Le Journal de Quebec

Il voulait qu’un tueur à gages élimine un témoin

Accusé du meurtre de son ex, il aurait offert 20 000 $

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un ancien tueur à gages a raconté en sanglotant à un jury hier comment un homme accusé d’avoir tué et brûlé son ex-conjointe lui aurait offert 20 000 $ pour se débarrasse­r d’un témoin gênant.

« J’ai tué des pourris comme moi, mais des innocents, j’ai jamais fait ça. Quand c’est dans le milieu, ça reste dans le milieu, mais tuer des innocents, j’suis pas capable. J’suis pourri, mais pas à ce point-là », a témoigné l’homme, avec un trémolo dans la voix.

Celui qui aurait tué plus d’une quinzaine de personnes liées au crime organisé aurait toutefois feint d’accepter le contrat en échange de la somme de 20 000 $.

POUR LE « BACON »

« Je [ne] l’aurais jamais fait anyway. J’aurais collecté [l’argent] et je me serais en allé avec le bacon », a affirmé hier l’homme que l’on ne peut identifier.

Il témoignait dans le cadre du procès devant jury de Louis Pelletier, au palais de justice de Saint-hyacinthe.

L’homme de 53 ans est accusé d’avoir assassiné son ex-conjointe Julie Morrisson, en juin 2013, à Mont-saint-hilaire.

On lui reproche également un outrage au cadavre de la courtière immobilièr­e de 39 ans, dont le squelette a été découvert dans sa voiture calcinée, en Montérégie.

En 2014, alors qu’il était incarcéré dans une prison que nous n’identifier­ons pas, Pelletier aurait révélé à des codétenus des détails sur la mort de Julie Morrisson.

Il aurait notamment dit que la victime serait décédée d’un coup à la tête et qu’elle aurait été déplacée ensuite dans sa Nissan Altima pour être incendiée, a relaté un ex-détenu mercredi.

« JE L’AI TOASTÉE »

Bien que l’accusé n’ait jamais avoué avoir commis le meurtre, il aurait fait des « blagues » sur le sujet.

« Il disait : “Moi, je [ne] laisse pas de traces. Je l’ai toastée, je l’ai brûlée” », a répété un criminel dont il est interdit de révéler l’identité.

Pelletier se serait vanté que les policiers ne trouveraie­nt rien dans le véhicule et que le meurtre passerait sur le dos des Hells Angels.

Il aurait par la suite demandé au tueur à gages incarcéré dans le même secteur que lui « de fermer les yeux » d’un témoin.

Celui-ci aurait plutôt contacté la Sûreté du Québec pour tout raconter aux enquêteurs.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Le procès de Louis Pelletier a débuté il y a deux semaines. Sur cette photo, on le voit en janvier 2014, à l’avant-plan.
PHOTO D’ARCHIVES Le procès de Louis Pelletier a débuté il y a deux semaines. Sur cette photo, on le voit en janvier 2014, à l’avant-plan.

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