La maternelle 4 ans pour tous est irréaliste, selon une experte
Offrir la maternelle à temps plein pour tous les enfants de quatre ans est un engagement totalement « irréaliste » qui serait même dommageable pour certains tout-petits, affirme une experte qui tire à boulets rouges sur cette promesse de la CAQ.
Christa Japel, professeure à l’université du Québec à Montréal, réalise depuis une quinzaine d’années des études sur la qualité des services de garde au Québec.
Une récente enquête lui a permis de démontrer que la qualité des services éducatifs offerts dans les premiers groupes de maternelle quatre ans à temps plein en milieu défavorisé était inférieure aux services offerts dans les centres de la petite enfance (CPE).
« Il ne faut pas enlever les enfants des CPE pour les envoyer en maternelle quatre ans », affirme-t-elle, tout en soulignant que cet engagement est loin de répondre aux besoins des enfants.
UNE PROMESSE « IRRÉALISTE »
Mme Japel précise toutefois que la maternelle quatre ans à temps plein a bel et bien sa place pour les élèves qui ne fréquentent pas déjà un service de garde de qualité.
L’engagement de la Coalition avenir Québec est par ailleurs totalement « irréaliste » puisque les écoles n’ont pas d’espace pour accueillir ces enfants, ajoute cette experte. « Il n’y a pas de place », lance-t-elle.
Le réseau scolaire compte présentement 400 classes de maternelle quatre ans à temps plein en milieu défavorisé, donc 111 nouveaux groupes cette année.
MANQUE D’INSCRIPTIONS
Certaines commissions scolaires ont toutefois eu de la difficulté à combler les places disponibles, indique-t-on à la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ). C’est notamment le cas de la Commission scolaire des Premières-seigneuries, à Québec, qui n’a pu ouvrir un cinquième groupe de maternelle quatre ans à temps plein cette année, faute d’inscriptions.
Dans le cas où une classe de maternelle n’a pu être ouverte, le financement qui y était rattaché a été redistribué dans une autre commission scolaire où il y avait davantage de besoins, indique-t-on au ministère de l’éducation.