Le Journal de Quebec

Tie, sors de ce corps !

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Max Domi a fait parler de lui pour les mauvaises raisons à son baptême de feu avec le Canadien. La suspension que lui a imposée la Ligue nationale pour son geste à l’endroit d’aaron Ekblad est justifiée.

Claude Julien et Jonathan Drouin ont tenté de le défendre après le match de mercredi soir en disant que le défenseur des Panthers lui avait donné un coup de bâton avant qu’il n’applique un coup de poing sournois au visage de son adversaire.

La vidéo où on voit les deux joueurs jouant du coude à coude dans le coin de la patinoire ne montre rien de significat­if.

Mais peu importe. Domi a raté son entrée avec le Tricolore.

C’est dommage, car tout le monde avait hâte de voir comment se comportera­it le joueur que Marc Bergevin a acquis en retour d’alex Galchenyuk durant l’entre-saison. Surtout que Galchenyuk avait inscrit deux buts la veille à son premier match préparatoi­re avec les Coyotes.

De plus, comme l’a fait son homologue Rick Tocchet avec Galchenyuk, Claude Julien avait décidé d’utiliser Domi au poste de centre.

Mais peu importe. Domi a raté son entrée avec le Tricolore.

TEL PÈRE TEL FILS

Le père du jeune homme, qui a gagné sa vie comme matamore dans la LNH, ne semblait pas fier de son fils, lorsque la télévision l’a repéré à son siège dans les gradins. L’incident a dû lui rappeler un geste similaire qu’il avait posé à l’endroit d’ulf Samuelsson lors d’un match entre les Maple Leafs et les Rangers, en 1995.

Après avoir été plaqué solidement dans la bande par Domi, Samuelsson était revenu devant le filet des Rangers pour couvrir Domi. À un certain moment, Domi lui avait asséné un vicieux coup de poing au visage.

Son geste lui a valu une suspension de huit matchs de Brian Burke, la plus lourde sentence infligée jusquelà par celui qui campait alors le rôle de préfet de discipline de la LNH. À un journalist­e qui lui mentionna que Samuelsson avait traité Domi de dyslexique et d’idiot lors d’un épisode survenu ultérieure­ment, Burke lui avait répliqué avec sa verve habituelle que ce n’était pas une raison pour l’attaquer sauvagemen­t.

« Quand je regarde la vidéo, je vois un joueur étendu sur la glace avec ses gants dans les mains », avait dit Burke.

« Samuelsson a subi une coupure derrière la tête qui a nécessité quatre points de suture, quand il s’est effondré sur la glace. Il a manqué deux matchs depuis l’incident. On peut ne pas aimer son style de jeu robuste, mais ce n’était pas une raison pour que Domi s’en prenne à lui comme il l’a fait. »

Domi a récidivé lors d’un affronteme­nt en séries contre les Devils en 2001, cette fois à l’endroit du pacifique Scott Niedermaye­r, qu’il a assommé d’un coup de coude au visage. Le défenseur étoile fut transporté hors de la patinoire sur une civière.

LEÇON À TIRER

Dans sa biographie publiée en 2016, Domi qualifie cet épisode comme le plus stupide de sa carrière. Mais il dit n’avoir aucun regret pour ce qu’il a fait à Samuelsson.

C’est à souhaiter que son rejeton tire une leçon de sa suspension. Marc Bergevin n’est pas allé le chercher en Arizona pour défigurer des adversaire­s. Il a sacrifié du talent pour insuffler de la combativit­é dans son équipe.

La transactio­n lui a déjà attiré suffisamme­nt de critiques qu’il ne faudrait pas que Domi déconne à n’importe quel moment. Que le jeune homme déploie de la combativit­é, c’est ce que toute équipe veut. Mais qu’il s’en tienne au hockey. Le Canadien a besoin de lui.

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MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

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