Le Journal de Quebec

Beaucoup moins de chiens avec des licences à Québec

Une baisse de 25 % du nombre de médailles obligatoir­es a été observée

- NICOLAS LACHANCE

Le nombre de chiens portant leur médaille obligatoir­e de la Ville de Québec a catégoriqu­ement chuté depuis trois ans, ce qui représente un manque à gagner d’environ 1 M$ pour l’exploitati­on du refuge municipal.

Sur le territoire de la Ville, il est interdit de garder un chien « sans avoir préalablem­ent obtenu une médaille » au coût de 37 $ annuelleme­nt. Cette pièce d’identifica­tion doit être attachée au cou de pitou en tout temps.

Entre 2012 et 2014, la Ville vendait en moyenne 25 400 médailles par année. À l’époque, c’était la Société de protection des animaux (SPA) qui détenait le contrat de gestion animalière sur le territoire de Québec.

Depuis 2015, le nombre de licences officielle­s est en chute libre et se situe maintenant à 16 600 en moyenne par année.

Cette baisse a commencé lorsque la SPA a délaissé le contrat et que Les Fidèles Moustachus ont hérité de la gestion animalière sur le territoire de la Ville de Québec pour un montant de 3,8 M$.

Lorsqu’elle a remporté l’entente, la soumission de l’entreprise était presque cinq fois moins élevée que le second soumission­naire.

Selon ce contrat, c’est l’organisme Les Fidèles Moustachus qui doit faire le recensemen­t de la vente de licences pour chien, en plus de gérer l’applicatio­n des règlements et des constats d’infraction.

Et, toujours selon ce document, il y aurait 60 000 chiens sur le territoire de la Capitale nationale, dont 23 000 ont une licence.

Le nombre de licences recensé lors des trois dernières années est certes beaucoup plus bas que la norme dictée dans le contrat.

Ainsi, comme la Ville réinjecte directemen­t les revenus des licences dans l’exploitati­on du refuge animal, c’est au minimum 1 M$ de moins en trois ans dans les coffres pour venir en aide aux animaux.

PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

La Ville de Québec constate que depuis les dernières années, il y a une « certaine variation » du nombre de licences délivrées.

« Rappelons que nous travaillon­s de concert avec notre partenaire, Les Fidèles Moustachus, dans un processus d’améliorati­on continue afin de rehausser le nombre de licences délivrées », a simplement indiqué la porte-parole de la Ville, Cynthia Grenier.

La Ville soutient avoir fait une nouvelle base de données lorsque la SPA a abandonné la gestion. L’administra­tion a été incapable d’expliquer la chute imposante des licences ainsi que l’incapacité des Fidèles Moustachus à répondre aux exigences du contrat.

Mais, selon Mme Grenier, c’est la pénurie de main-d’oeuvre qui nuirait, en partie, au travail de sollicitat­ion du refuge animalier.

Le Journal a également joint au téléphone le propriétai­re des Fidèles Moustachus, Samuel Côté. Ce dernier a refusé de répondre aux questions sans le consenteme­nt de l’administra­tion municipale.

« GESTION DÉFICIENTE »

Le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau, estime que la gestion des services animaliers par Les Fidèles Moustachus est déficiente.

« Cette baisse est aussi le reflet de leur incapacité à assurer un suivi adéquat. Mon cabinet a vérifié les termes du contrat de gestion et il n’a pas été possible d’obtenir les rapports de gestion du service, à l’exception de quelques chiffres », a-t-il dit.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Pablo, un chiot golden doodle, a reçu sa première médaille de la Ville de Québec hier.

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