Le Journal de Quebec

Six mois de prison exigés contre Perron

L’accusé « se victimise », selon la Couronne

- NICOLAS SAILLANT

La Couronne exige au minimum six mois d’incarcérat­ion contre le prédateur sexuel qui tente de changer de nom, Robert Perron, pour s’être placé en situation d’autorité avec des adolescent­s de moins de 16 ans.

Perron a « trompé » les gens autour de lui en changeant de nom alors qu’il n’avait pas le droit de le faire et en ne divulguant pas ses antécédent­s à ses patrons, selon la Couronne.

L’accusé, qui se présentait sous le nom de Robert Lévesque alors qu’il était gérant d’un restaurant à Portneuf est « l’unique responsabl­e de la situation », a ainsi plaidé la procureure Geneviève Corriveau.

Selon cette dernière, Perron « se victimise » en critiquant le travail des médias qu’il qualifie de « crapules », mais il n’a que lui à blâmer.

« L’infraction n’aurait jamais cessé » si Le Journal de Québec n’avait pas informé le public sur sa tentative de changement de nom ainsi que sur son travail de gérant auprès de mineurs de moins de 16 ans.

Une ordonnance d’interdicti­on de cinq ans suivant sa peine l’empêchait de se trouver en présence de mineurs de moins de 16 ans ou encore d’être en situation d’autorité.

Selon Perron, il n’y avait pourtant « aucun danger » à être le patron de quatre adolescent­s de 14 et 15 ans ou encore d’aller porter une des adolescent­es chez elle après le travail. Sa conjointe a été informée de son passé de délinquant sexuel il y a seulement un mois, malgré une relation qui a débuté en février.

« ARROGANT »

Tout au long de son témoignage, Robert Perron a eu de la difficulté à se contenir. « J’en ai ras le cul qu’on m’écoeure », a-t-il lancé avant de s’en prendre au sénateur Pierre-hugues Boisvenu qu’il accuse d’avoir « croqué » sur lui.

Le magistrat a rétorqué que « ce n’est pas vous qui allez faire les règles aujourd’hui ».

L’attitude « arrogante » de l’homme de 37 ans a été relevée par Me Corriveau qui a maintes fois rappelé le « comporteme­nt complèteme­nt malhonnête de l’accusé ».

Une peine entre six et huit mois a été demandée par la Couronne tandis que la défense souhaite une période de détention de trois mois à purger de façon discontinu­e.

Le juge a pris la décision en délibéré et reviendra mercredi prochain pour sa décision.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? Robert Perron connaîtra sa sentence mercredi prochain après avoir contrevenu à des conditions de remise en liberté. Sur la photo, il avait été condamné à la prison le 27 juin 2014 pour des crimes à caractère sexuel.
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Robert Perron connaîtra sa sentence mercredi prochain après avoir contrevenu à des conditions de remise en liberté. Sur la photo, il avait été condamné à la prison le 27 juin 2014 pour des crimes à caractère sexuel.

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