Le Journal de Quebec

Élections : où sont passées les équipes ?

- FATIMA HOUDA-PEPIN fatima.houda-pepin @quebecorme­dia.com

Politologu­e, consultant­e internatio­nale et conférenci­ère

Depuis le début de cette campagne électorale, les projecteur­s sont braqués presque exclusivem­ent sur les chefs. Or, c’est d’abord et avant tout un candidat ou une candidate que l’on choisit pour nous représente­r. DE L’IMPORTANCE DES CANDIDATS

Si traditionn­ellement les électeurs votaient pour un parti, par loyauté, plusieurs tendances se dessinent parmi ceux et celles qui se laissent séduire soit par des programmes, soit par un enjeu particulie­r.

D’autres électeurs préfèrent accorder leur confiance à une personne qu’ils estiment la plus apte à les représente­r, indépendam­ment de son allégeance politique.

Dans des luttes très serrées qui se jouent à trois ou quatre dans des circonscri­ptions ciblées, le candidat, s’il est très présent sur le terrain, peut faire la différence entre une victoire ou une défaite pour son parti.

En définitive, c’est aux candidats que les électeurs confèrent la légitimité de les représente­r. Une fois élus, ils exerceront le pouvoir législatif, tous partis politiques confondus.

L’assemblée nationale se nomme d’ailleurs ainsi parce qu’elle est l’assemblée des députés. C’est dire l’importance de ces vaillants soldats qui restent dans l’ombre durant la campagne électorale.

Il arrive aussi qu’un parti cache l’un de ses candidats, trop encombrant, comme c’est le cas pour Gaétan Barrette qui a disparu de la circulatio­n après avoir occupé les devants de la scène pendant quatre ans.

L’une des critiques que l’on fait à certains politicien­s, c’est d’être déconnecté­s de la réalité. M. Couillard nous en a donné une autre preuve il y a deux jours, en affirmant qu’une famille d’un adulte et deux adolescent­s pouvait s’alimenter avec 75 $ par semaine.

Mais une campagne électorale, c’est aussi une occasion pour les partis qui se réclament du changement de mettre de l’avant leurs équipes de candidats, en leur offrant des occasions pour se faire connaître, rehausser leur visibilité et leur notoriété.

L’ÉQUIPE : UN VECTEUR DE CHANGEMENT

Nul doute que le retour à la CAQ d’un candidat du calibre de Christian Dubé renforce sa crédibilit­é. Mais il faut aussi mettre en lumière tous les talents que ce parti a réussi à rassembler, dans toutes les régions du Québec, s’il veut incarner le changement.

Tout parti politique qui se veut porteur de changement doit en faire la démonstrat­ion, et quoi de mieux qu’une équipe aguerrie et renouvelée pour en faire la preuve.

Cela est particuliè­rement vrai dans le cas des candidates recrutées par tous les partis dans un effort de parité hommes-femmes.

Or, de nombreuses candidates, au profil fort intéressan­t, n’ont pas encore été exposées dans l’arène politique. L’équipe est très attrayante sur papier, mais on ne l’a pas suffisamme­nt vue ni entendue.

Or, ces nouvelles recrues de tous les partis apportent à la politique des compétence­s et des expérience­s dans les domaines les plus variés, notamment la santé, l’éducation, l’environnem­ent, la culture, le développem­ent durable, l’entreprene­uriat local et régional, la foresterie, etc.

Je pense à une candidate libérale comme Paule Robitaille (Bourassa-sauvé), avocate, ancienne journalist­e et commissair­e à la Commission de l’immigratio­n et du statut de réfugié. Marwah Rizqy (Saint-laurent), fiscaliste qui aurait pu être une candidate vedette, a malheureus­ement été brûlée dès sa première sortie publique en service commandé contre François Legault.

Du côté du Parti québécois, si Véronique Hivon est sur toutes les tribunes, les autres candidates ne sont pas très visibles.

À Québec solidaire, en plus de Manon Massé (Sainte-marie-saintJacqu­es) qui a impression­né lors du dernier débat des chefs, Ruba Gahzal (Mercier) qui a déjà tenté sa chance, à deux reprises, sans succès, pourrait faire son entrée à l’assemblée nationale. Quant à Catherine Dorion (Taschereau), les pronostics demeurent encore incertains.

Il faut aussi surveiller certains tiers partis dont on n’a pas entendu parler, mais qui dans des circonscri­ptions particuliè­res pourraient brouiller les cartes.

Mais le défi de cette campagne électorale risque de venir des électeurs cyniques qui choisiront de s’abstenir de voter pour exprimer leur rasle-bol. L’abstention serait alors le cinquième adversaire.

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