Theresa May blâme l’union européenne pour l’impasse
LONDRES | (AFP) La première ministre britannique Theresa May a contre-attaqué hier contre L’UE, jugeant « inacceptable » le rejet de ses propositions par les dirigeants européens au sommet informel de Salzbourg, en Autriche.
Son intervention a provoqué une prompte réaction du président du Conseil européen, Donald Tusk, qui s’est dit, dans un communiqué, « convaincu qu’un compromis, bon pour tous, est encore possible ».
« Nous sommes dans une impasse, a déploré la dirigeante britannique dans une allocution télévisée faite de ses bureaux du 10 Downing Street. Il est inacceptable de tout simplement rejeter les propositions de l’autre partie sans explications détaillées et sans contre-proposition. »
SON PLAN RESTE LE MEILLEUR
Elle a maintenu que son « plan de Chequers », présenté en juin, et qui prévoit le maintien d’une relation économique étroite avec la création d’une zone de libre-échange pour les biens industriels et les produits agricoles, restait « la meilleure manière de protéger les emplois ici [au Royaume-uni] et en Europe et d’éviter une frontière physique entre la province britannique d’irlande du Nord et la République d’irlande », comme le réclame également Bruxelles.
À Salzbourg, le rejet sans équivoque par les 27 de la proposition britannique, jugée incompatible avec l’intégrité du marché unique et le maintien des quatre libertés de circulation (biens, services, personnes et capitaux), a laissé Theresa May pantoise.
RESPECT
Elle a exigé hier d’être traitée « avec respect » par ses homologues européens, et a affirmé que Londres attendait désormais que Bruxelles propose « une alternative ». « D’ici là, nous ne pourrons faire aucun progrès », a-t-elle conclu.
« Pour le bien des négociations et par respect pour les efforts de la première ministre Theresa May, nous avions décidé de considérer le plan de Chequers comme un pas dans la bonne direction », a répondu Donald Tusk.
Il a expliqué que c’était « la position britannique, avant et pendant le sommet de Salzbourg, étonnement dure et intransigeante », qui avait amené les dirigeants européens à « réitérer leur position sur l’intégrité du marché unique ».
Le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a quant à lui estimé hier que les deux parties « entraient dans une phase difficile », mais a souligné qu’il était déterminé à conclure un accord.