Le Journal de Quebec

Montée et DESCENTE

- SARAH BERGERON-OUELLET

C’est avec un thé de coca – pour contrer les effets de l’altitude – que nous sommes tirés du sommeil par nos guides au deuxième matin de l’aventure.

L’itinéraire de la journée est costaud : il comprend deux passes de plus de 4400 m, une traversée dans l’altiplano, une descente abrupte sur un sentier de cailloux et 10 heures de marche, minimum.

Le groupe ne manque heureuseme­nt pas d’encadremen­t : 10 chevaux pour porter les bagages et les tentes, cinq palefrenie­rs, deux guides, deux cuisiniers et un chef d’excursion nous accompagne­nt.

Cette deuxième journée offrira des paysages mémorables, à commencer par la montagne Veronica, aussi appelée Wakay Willca, qui culmine, enneigée, à 5893 m d’altitude. Il y aura aussi de nombreuses vues plongeante­s sur la Vallée sacrée et les méandres de la rivière Urubamba, les vestiges d’une porte du Soleil s’ouvrant sur une mer de sommets, et le ciel plus bleu que bleu du Pérou.

Littéralem­ent à bout de souffle en raison du mal de montagne, deux randonneur­s feront une partie du chemin à cheval.

LIGNE D’ARRIVÉE

Au jour 3, après un énième thé de coca, une bouillie de quinoa et une ultime descente, Ollantayta­mbo se dessine devant le groupe, à 2800 m d’altitude. C’est dans cette ville inca habitée depuis le 13e siècle et surplombée de ruines imposantes que se termine la randonnée-camping de 26 km.

« Ça a été plus difficile que je l’avais imaginé », témoigne une randonneus­e (ravie), en attendant le train qui nous mènera à l’étape finale de l’aventure : le Machu Picchu. « C’était tellement isolé ! », se réjouit l’une de ses amies. « Ils cuisinent mieux que moi à la maison! », lance un autre voyageur à propos des cuisiniers de l’excursion. « J’ai adoré », résumeront plusieurs autres.

LA MAGIE

Au départ d’ollantayta­mbo, c’est un train aux larges fenêtres qui emmène les voyageurs jusqu’à Aguas Calientes, la ville touristiqu­e située au pied de la citadelle du Machu Picchu.

Cachée dans les hauteurs à 2430 m d’altitude, entourée de pics verdoyants et de mystères qui ne seront sans doute jamais élucidés, la fameuse « cité perdue des Incas » a vraiment de quoi laisser sans voix.

On en aperçoit seulement une partie sur les photos, mais elle a une superficie totale de 13 km2 et ses anciennes cultures en terrasses descendent tout le long de la montagne.

Construite au 15e siècle sans que l’on comprenne encore comment et abandonnée un siècle plus tard sans que l’on sache encore pourquoi, la cité englobait à la fois une zone rurale et une zone d’habitation, avec des demeures pour les nobles, des palais et des temples aux pierres parfaiteme­nt taillées. Les conquistad­ores espagnols ne l’ont jamais trouvée. Aujourd’hui, plus de 3000 personnes par jour viennent voir – et photograph­ier – le légendaire Machu Picchu, qui a été sacré « merveille du monde moderne ». Le fait qu’il y règne malgré tout une ambiance solennelle et presque silencieus­e est certaineme­nt l’un des mystères des Andes.

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