La communauté de Mashteuiatsh plongée dans l’incertitude
LAC-SAINT-JEAN | La petite communauté montagnaise de Mashteuiatsh, au Lac-saint-jean, est plongée dans l’incertitude après qu’une de leurs plus importantes entreprises, Mamu Construction, se soit placée sous la protection de la Loi sur les faillites.
Près de 140 emplois, dont plusieurs à Mashteuiatsh, sont en péril. L’entreprise a été fondée et basée il y a une dizaine d’années sur le territoire de cette communauté de près de 2000 habitants.
Mamu Construction doit 24,6 M$ à ses 324 débiteurs. Ils sont répartis à travers tout le Québec et en Ontario.
Selon la liste des créanciers, le plus grand perdant serait Inter-cité Construction de Saguenay, qui a participé à la fondation de Mamu Construction.
Les réclamations frôlent les sept millions et demi de dollars. La compagnie doit aussi 220 000 $ à l’ensemble de ses travailleurs.
COUP DUR POUR LES CRÉANCIERS
La situation est difficile pour certains créanciers, qui soutiennent ne pas avoir vu venir le coup. Ils craignent de ne pas voir la couleur de leur argent.
« Ce n’est pas facile, le domaine de la construction. C’est déplorable et très difficile à encaisser. Nous allons nous relever et continuer », a commenté Éric Bilodeau, président de l’entreprise Barrette et Fils d’alma.
Mamu Construction lui doit presque 745 000 $ à la suite de l’exécution d’un contrat à Schefferville pour le projet minier de Tata Steel Minerals Canada, un géant de l’acier.
Selon nos informations, les déboires financiers de Mamu Construction seraient en lien avec la difficulté, pour l’entreprise, d’être elle-même payée pour certains travaux.
Chez Dimension Transport, le montant dû est de plus de 167 000 $. « Nous sommes sous le choc. On ne s’attendait pas à ça », a commenté le président-directeur général, Alexandre Brassard.
« Ça fait plus d’un an qu’ils me disent que je serai payé. C’est très ordinaire parce que je leur faisais confiance », a confié un entrepreneur d’alma, qui souhaite recevoir les 21 000 $ que lui doit l’entreprise.
RÉORGANISATION
Mamu Construction effectue une réorganisation financière et opérationnelle dans l’espoir de déposer une proposition aux créanciers. Un avis d’intention leur a été expédié.
L’entreprise dispose de trente jours pour faire ses devoirs. Elle pourra demander des extensions de délais.
« La direction de la compagnie fera le maximum pour faire une proposition aux créanciers. Elle entend procéder le plus rapidement possible », commente Pierre Martin, responsable du dossier pour le Syndic autorisé en insolvabilité, Raymond Chabot.
Ce dernier reconnaît que plusieurs fournisseurs ont peur de ne pas être payés. « Nous sommes en communication constante avec eux et l’entreprise. Nous les convoquerons pour une assemblée des créanciers dès que possible. »