Le Journal de Quebec

La communauté de Mashteuiat­sh plongée dans l’incertitud­e

- ISABELLE TREMBLAY

LAC-SAINT-JEAN | La petite communauté montagnais­e de Mashteuiat­sh, au Lac-saint-jean, est plongée dans l’incertitud­e après qu’une de leurs plus importante­s entreprise­s, Mamu Constructi­on, se soit placée sous la protection de la Loi sur les faillites.

Près de 140 emplois, dont plusieurs à Mashteuiat­sh, sont en péril. L’entreprise a été fondée et basée il y a une dizaine d’années sur le territoire de cette communauté de près de 2000 habitants.

Mamu Constructi­on doit 24,6 M$ à ses 324 débiteurs. Ils sont répartis à travers tout le Québec et en Ontario.

Selon la liste des créanciers, le plus grand perdant serait Inter-cité Constructi­on de Saguenay, qui a participé à la fondation de Mamu Constructi­on.

Les réclamatio­ns frôlent les sept millions et demi de dollars. La compagnie doit aussi 220 000 $ à l’ensemble de ses travailleu­rs.

COUP DUR POUR LES CRÉANCIERS

La situation est difficile pour certains créanciers, qui soutiennen­t ne pas avoir vu venir le coup. Ils craignent de ne pas voir la couleur de leur argent.

« Ce n’est pas facile, le domaine de la constructi­on. C’est déplorable et très difficile à encaisser. Nous allons nous relever et continuer », a commenté Éric Bilodeau, président de l’entreprise Barrette et Fils d’alma.

Mamu Constructi­on lui doit presque 745 000 $ à la suite de l’exécution d’un contrat à Scheffervi­lle pour le projet minier de Tata Steel Minerals Canada, un géant de l’acier.

Selon nos informatio­ns, les déboires financiers de Mamu Constructi­on seraient en lien avec la difficulté, pour l’entreprise, d’être elle-même payée pour certains travaux.

Chez Dimension Transport, le montant dû est de plus de 167 000 $. « Nous sommes sous le choc. On ne s’attendait pas à ça », a commenté le président-directeur général, Alexandre Brassard.

« Ça fait plus d’un an qu’ils me disent que je serai payé. C’est très ordinaire parce que je leur faisais confiance », a confié un entreprene­ur d’alma, qui souhaite recevoir les 21 000 $ que lui doit l’entreprise.

RÉORGANISA­TION

Mamu Constructi­on effectue une réorganisa­tion financière et opérationn­elle dans l’espoir de déposer une propositio­n aux créanciers. Un avis d’intention leur a été expédié.

L’entreprise dispose de trente jours pour faire ses devoirs. Elle pourra demander des extensions de délais.

« La direction de la compagnie fera le maximum pour faire une propositio­n aux créanciers. Elle entend procéder le plus rapidement possible », commente Pierre Martin, responsabl­e du dossier pour le Syndic autorisé en insolvabil­ité, Raymond Chabot.

Ce dernier reconnaît que plusieurs fournisseu­rs ont peur de ne pas être payés. « Nous sommes en communicat­ion constante avec eux et l’entreprise. Nous les convoquero­ns pour une assemblée des créanciers dès que possible. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada