Le Journal de Quebec

30 jours pour remettre à Ouellette ses biens

L’UPAC doit aussi détruire toutes copies des items

- SOPHIE CÔTÉ Le Journal de Québec

Les biens saisis par L’UPAC au député libéral Guy Ouellette lors de son arrestatio­n il y a un an devront lui être remis dans les 30 jours et toutes copies devront être détruites.

Le juge Raymond W. Pronovost de la Cour supérieure a entériné hier la demande du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP), qui a décidé de ne pas contester la requête du député libéral. Ce dernier demandait à la cour de déclarer invalides les mandats de perquisiti­on qui ont mené l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC) à saisir son cellulaire et son ordinateur portable.

Cette demande du DPCP a eu pour effet de rendre ces mandats invalides sans qu’un juge ait à se pencher sur la requête. L’UPAC a maintenant 30 jours pour lui remettre ses biens saisis.

Ce sont de « nouvelles informatio­ns » reçues « il y a quelques semaines » qui ont mené le DPCP à choisir cette voie, a indiqué sans plus de détails l’avocate du DPCP à la sortie de la salle d’audience.

Me Josée Veilleux n’a pas voulu indiquer si ce nouveau chapitre signifiait la fin des procédures judiciaire­s contre l’ex-policier. Selon le DPCP, les biens saisis n’ont pas été consultés, puisqu’ils étaient sous scellés.

Afin de « protéger notamment le privilège parlementa­ire », des déclaratio­ns devront aussi être déposées à la cour pour certifier que toutes copies des items saisis ont été détruites et qu’il n’existe aucune trace de notes en lien avec ceux-ci.

DES MANDATS « ABUSIFS »

Dans la requête en cassation des mandats déposée en juin et dont les médias ont obtenu copie hier, l’avocat de Guy Ouellette invoque des mandats « abusifs ».

Me Jacques Larochelle estime que L’UPAC est parvenue à ses fins en violant les droits constituti­onnels de son client, en compromett­ant le privilège parlementa­ire et en utilisant une technique d’enquête qui constitue « une infraction criminelle », soit une fraude à l’identité.

Le 25 octobre 2017, après avoir obtenu un mandat pour saisir le cellulaire de Robert Despaties, un ex-policier qui est présenté comme un ami et informateu­r de M. Ouellette, L’UPAC a commencé un échange de messages textes avec le député en se faisant passer pour M. Despaties.

La requête relate que la policière derrière l’écran lui a fait miroiter avoir des informatio­ns « percutante­s » concernant L’UPAC et son patron. Le « faux » Robert Despaties a ensuite donné rendez-vous à Guy Ouellette à Laurier-station, où ce dernier a finalement été arrêté.

Me Larochelle écrivait aussi dans la requête qu’il est « choquant, dans une société démocratiq­ue », que L’UPAC ait demandé ces mandats « au même moment où avaient lieu les débats sur un projet de loi visant la compétence et l’indépendan­ce de cette unité » devant la Commission des institutio­ns, présidée par Guy Ouellette. Ce conflit d’intérêts, soulève-t-il, n’a pas été signifié au juge qui a autorisé les mandats.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK Le député libéral Guy Ouellette au palais de justice de Québec le 1er février dernier.

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