Le Journal de Quebec

Une Québécoise fait sa marque à Hollywood

Maxine Gervais travaille avec les grands du cinéma, dont Clint Eastwood

- MAXIME DEMERS

Mon travail est de traduire en couleurs ce que les réalisateu­rs veulent communique­r enémotions - Maxine Gervais

Alors que les cinéastes Denis Villeneuve et Jean-marc Vallée poursuiven­t leur ascension aux États-unis, d’autres artistes québécois réussissen­t plus discrèteme­nt à gravir les échelons à Hollywood. C’est le cas de Maxine Gervais, une coloriste qui a travaillé sur des dizaines de grosses production­s américaine­s, dont Black Panther, Harry Potter 4, Pacific Rim et American Sniper.

Installée à Los Angeles depuis environ 12 ans, Maxine Gervais est devenue au fil des années une référence dans son domaine, la colorisati­on. Son travail lui a permis de travailler avec des cinéastes de renom, comme Clint Eastwood, Guillermo Del Toro ( Le labyrinthe de Pan) et Robert Zemeckis ( Forrest Gump).

« Mon travail est de traduire en couleurs ce que les réalisateu­rs veulent communique­r en émotions, résume la Québécoise jointe en Californie. J’ai la chance de pouvoir travailler en ce moment sur le prochain film de Clint Eastwood, The Mule, et c’est déjà ma cinquième collaborat­ion avec lui. Je suis proche de lui et de sa fille, avec qui j’ai aussi travaillé. C’est spécial parce que c’est une légende. Pour Zemeckis, j’ai toujours adoré ses films et c’est super motivant de travailler sur son prochain long métrage, Welcome to Marwen, qui a l’air spectacula­ire. Tous les jours, je n’en reviens pas de pouvoir travailler sur ce projet-là. Les effets visuels sont extraordin­aires. »

Un des métiers méconnus du cinéma, le travail d’un coloriste numérique consiste à retravaill­er et équilibrer les couleurs du film, et à en retoucher certaines images.

« Il faut s’assurer que chaque scène est bien balancée au niveau de la couleur, de la lumière et de la saturation, indique Maxine Gervais. C’est un peu comme travailler sur Photoshop, mais sur l’image entière. C’est un travail complexe, mais très artistique aussi. Il y a des films, comme Black Panther ou Alpha, où il y avait des looks très recherchés et des couleurs extrêmes à explorer. Je viens d’ailleurs d’avoir une nomination aux HPA Awards pour mon travail sur Alpha. »

DE LONDRES À LOS ANGELES

Diplômée en arts visuels à l’université Laval, Maxine Gervais a commencé à travailler dans l’industrie du cinéma au début des années 2000 après avoir suivi un cours spécialisé dans une école privée. « De fil en aiguille, mon nom a circulé parce qu’il n’y avait pas beaucoup de coloristes à l’époque et que j’avais une approche artistique. J’ai été approchée pour travailler sur le film Harry Potter et la coupe de feu, à Londres. Ç’a été mon premier gros contrat. »

De retour au Québec après ce séjour de deux ans à Londres, elle a envoyé son CV à différents endroits à Montréal, mais ça n’a jamais débouché. « J’ai finalement été contactée par une compagnie à Los Angeles. Ils m’ont payé un billet d’avion pour que j’aille les rencontrer et j’ai obtenu le poste. Ç’a été le début de ma carrière à Hollywood. »

Aujourd’hui à l’emploi du studio Technicolo­r à Los Angeles, Maxine Gervais mène une vie heureuse en Californie. Elle est mariée à un Américain avec qui elle a eu une petite fille. Et elle se réjouit de voir que de plus en plus de Québécois réussissen­t à faire carrière aux États-unis : « les Québécois commencent à faire leur place à Hollywood et c’est le fun de voir ça. J’aimerais beaucoup pouvoir travailler un jour avec des gens comme Jean-marc Vallée ou Denis Villeneuve. »

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