Le Journal de Quebec

Un vigneron a encaissé des pertes de 35 000 $

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Un producteur de vin de tomate de Charlevoix dit avoir perdu 35 000 $ à cause de l’organisati­on du Sommet du G7 dans sa région.

Durant la belle saison, Pascal Miche accueille dans son domaine des dizaines d’autocars remplis de touristes. Mais cette année, les mois de mai et juin ont été catastroph­iques.

« C’est un flop, déplore-t-il. On a fait 30 % de moins que l’an dernier cet été. »

Pour sa petite entreprise, perdre 35 000 $ en chiffre d’affaires est « énorme », fait-il valoir.

Plusieurs voyagistes ont boudé Charlevoix durant la période du G7, confirme la présidente de l’associatio­n des gens d’affaires de Baie-saintPaul, Laurence Van Muylem.

« C’était devenu trop compliqué pour eux, soutient-elle. Les autobus ne vou- laient même pas venir dans la région. »

DÉCEPTION

Le vigneron avait d’abord été séduit par l’idée d’accueillir dans sa région, qui vit d’abord et avant tout du tourisme, un événement d’envergure internatio­nale.

« Le Sommet du G7 sera une vitrine incroyable pour le monde entier », claironnai­t le gouverneme­nt fédéral.

Or, le bilan financier de la saison haute s’avère douloureux pour M. Miche et plusieurs autres commerçant­s de Charlevoix. « Il y a eu beaucoup de promesses, mais franchemen­t, c’est de la rigolade », lance-t-il.

Pascal Miche dit avoir surtout souffert des mesures de sécurité extraordin­aires qui ont transformé la région pittoresqu­e en « zone de guerre ».

Pendant des semaines, certains secteurs étaient devenus difficilem­ent accessible­s aux autocars, dit-il.

Il s’est donc tourné vers Ottawa pour exiger une compensati­on pour ses pertes de revenus, en vain. Son domaine, basé à une trentaine de minutes de route de La Malbaie, est situé à l’extérieur du périmètre établi par Ottawa pour être admissible à une aide financière.

Une situation « injuste » dénoncée par au moins une quinzaine d’entreprene­urs de Baie-saint-paul. Ces derniers menacent maintenant de répliquer par une action collective pour forcer Ottawa à bouger.

RÉPONSE DU FÉDÉRAL

Interpellé sur le sujet, Affaires mondiales Canada soutient que « la majorité des demandes d’indemnisat­ion » sont « toujours à l’étude », sans préciser si un assoupliss­ement des critères du programme est envisagé.

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