Le Journal de Quebec

L’interdicti­on des signes religieux déjà contestée

Une partie des enseignant­s réfractair­e Au plan Legault

- GENEVIÈVE LAJOIE

Le gouverneme­nt Legault va rencontrer de la résistance sur son Chemin pour Bannir les signes religieux Chez les enseignant­s.

La Fédération autonome de l’enseigneme­nt s’oppose à cet engagement de la CAQ. « C’est l’institutio­n qui doit être laïque, la laïcité ne doit pas reposer sur les épaules des gens qui y travaillen­t. Non à l’interdicti­on du port de signes religieux ! », affirme haut et fort le président de la centrale syndicale, Sylvain Mallette, qui représente 38 000 enseignant­s.

Il soutient qu’aucun professeur n’a fait l’objet jusqu’à maintenant de mesures disciplina­ires pour avoir cherché à convertir ses élèves parce qu’il portait un signe religieux. « C’est un problème qui n’existe pas », insiste-t-il.

Selon Sylvain Mallette, les caquistes doivent faire preuve de cohérence dans ce dossier. « Le gouverneme­nt Legault veut assurer le caractère laïque (de l’état). Actuelleme­nt, l’état finance des écoles privées confession­nelles. Il ne peut pas interdire le port de signes religieux à des professeur­s et maintenir le financemen­t public de ces écoles », croit le syndicalis­te.

La menace de congédieme­nt pour les employés récalcitra­nts proférée par la députée caquiste Geneviève Guil- bault passe également très mal chez les enseignant­s.

« C’est une aberration de parler de congédieme­nt. On parle d’humains, on parle de gens compétents ! », lance la présidente de la CSQ, Sonia Éthier, qui représente pour sa part 65 000 enseignant­s.

DIVISION DANS LES RANGS

Lors du débat sur la Charte des valeurs du Parti québécois, en 2013, la centrale avait sondé ses membres. À l’époque, 70 % des membres s’étaient prononcés en faveur de l’interdicti­on des signes religieux.

« La position qu’on a portée, c’est qu’une fois qu’on interdit le port de signes religieux, à partir de là, il faut baliser toute la question des accommodem­ents raisonnabl­es », insiste Mme Éthier, qui estime que le temps est peutêtre venu pour la CSQ de sonder à nouveau ses membres sur la question.

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