L’héritage de Couillard
Philippe Couillard aura eu droit à un seul mandat pour faire sa marque dans l’histoire du Québec. Que retiendra-t-on de son règne ?
Il est toujours périlleux d’effectuer ce type d’exercice sans avoir pris un important recul. Après tout, ce n’est qu’après bon nombre d’années que nous pouvons réellement mesurer l’empreinte laissée par un gouvernement. Cependant, nous pouvons déjà apporter certaines observations quant aux années Couillard.
LE BON
Le bilan du premier ministre sortant est loin d’être mauvais. Les finances publiques sont en santé, le taux de chômage a atteint un plancher record, l’économie roule à plein régime… Bref, le Québec se porte bien. Évidemment, il y aura toujours lieu de critiquer la manière avec laquelle le gouvernement s’y est pris pour redresser la situation. Comme plusieurs, j’aurais préféré plus d’audace et d’ingéniosité. Exploiter davantage nos ressources tout en étant responsables. Couper dans le gaspillage plutôt que de restreindre à l’excès la hausse des dépenses.
Il n’en demeure pas moins que Couillard et sa bande avaient remis la maison en ordre et s’apprêtaient maintenant à réinvestir massivement dans diverses sphères, dont l’éducation et la santé, pour maintenir et peut-être même accroître cet élan.
LE MOINS BON
Mais il y a le négatif aussi. Un gouvernement entêté, incapable de reconnaître ses torts. Un premier ministre souvent dogmatique, qui refuse de prendre en considération les points de vue contraires aux siens, préférant diaboliser l’autre plutôt que de dialoguer. Face à l’adversité, Philippe Couillard montrait souvent le moins beau côté de sa personne.
Alors, est-ce que monsieur Couillard méritait un meilleur sort ? N’eût été la lassitude de la population découlant de 15 années de gouvernance libérale quasi ininterrompue, je suis porté à croire que les électeurs lui auraient donné la chance d’aller plus loin. Mais, sans avoir été mauvais, Philippe Couillard n’aura pas été assez bon pour contrer le fort désir de changement des Québécois.