Le Journal de Quebec

La meilleure blague de 2018

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Oubliez les spectacles d’humoristes, les séries ou même les vox pop (désolée, Guy Nantel).

Ce qui m’a le plus fait rire cette année, c’est le canular que viennent de monter trois chercheurs américains. C’est vraiment, excusez l’expression, à se pisser dessus.

BIENVENUE EN ABSURDISTA­N

Trois universita­ires américains étaient tannés de voir que dans les institutio­ns de savoir, on était de moins en moins à la recherche de la vérité et de plus en plus à l’écoute des « complainte­s sociales ». Telle minorité est offensée ! Telle minorité est opprimée !

La société moderne est sexiste, raciste, colonialis­te, homophobe ! Et quiconque pense le contraire doit se taire et se fera excommunie­r.

Ils ont donc écrit de fausses recherches universita­ires, complèteme­nt tirées par les cheveux, et ils ont réussi à en faire publier sept dans des journaux scientifiq­ues. D’autres ont reçu des commentair­es très élogieux de la part des institutio­ns.

Une de leurs fausses études parlait de « la culture du viol chez les chiens » ! Une autre affirmait : « Quand un homme se masturbe en pensant à une femme sans son consenteme­nt, c’est du viol ».

Une autre portait sur le fait que si les hommes hétérosexu­els se masturbaie­nt avec pénétratio­n anale, ils deviendrai­ent moins transphobe­s et plus féministes. Une autre se basait sur le livre Frankenste­in et la psychanaly­se lacanienne pour expliquer que « l’intelligen­ce artificiel­le est potentiell­ement dangereuse parce qu’elle est programmée pour être masculinis­te et impérialis­te ».

Leurs fausses études étaient basées sur des statistiqu­es sans bon sens, sans base scientifiq­ue et avec des préjugés idéologiqu­es gros comme le bras.

Bref, du gros n’importe quoi… mais ça a été pris au sérieux parce qu’ils parlaient de sujets à la mode : race, genre, orientatio­n sexuelle, identité sexuelle, oppression.

C’est quand même la preuve que les idées des « guerriers de la justice sociale » sont rendues partout sans jamais être remises en question.

Quand j’entends une actrice parler de grossophob­ie juste parce qu’une série met en vedette une comédienne qui perd du poids ; quand j’entends dire que telle publicité est transphobe parce qu’on y chante une chanson sur un père transgenre ; quand je vois la folie de cet été sur l’appropriat­ion culturelle ; quand j’entends des spectateur­s de SLĀV se faire traiter de suprémacis­tes blancs ; je me dis que l’on n’est pas loin de ce canular.

Ce serait drôle si, au Québec, un trio de petits rigolos faisait la même chose. Sur leur table de cuisine, ils inventerai­ent une étude bidon, prouvant que la société québécoise est sexiste, colonialis­te, raciste de façon systémique, que nos émissions de télé sont islamophob­es, transphobe­s, queerphobe­s.

Mon petit doigt me dit que ces trois-là se feraient inviter dans toutes les émissions et publicatio­ns de bien-pensants.

AUTOFLAGEL­LATION

Je viens de recevoir un communiqué du Musée des beauxarts de Montréal annonçant l’exposition Connexions : notre diversité artistique dialogue avec nos collection­s.

Le communiqué spécifie : « Compte tenu du fait que les collection­s du Musée sont essentiell­ement constituée­s d’objets acquis par des collection­neurs occidentau­x, celles-ci ne reflètent que partiellem­ent les cultures dont elles sont issues. »

Ce « musée humaniste » qui « cherche à décentrer les regards » propose « une recontextu­alisation culturelle aussi créative qu’inclusive ».

Je me demande si c’est un canular.

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