La CAQ aura les coudées franches pour réformer le « bordel informatique »
800 M$ par année. C’est le montant que la CAQ espère récupérer dans le « bordel informatique », notamment en abolissant le Centre de services partagés du Québec (CSPQ), organisme que les caquistes ont souvent qualifié de « cancre » de la fonction publique. Pourtant, des experts invitent le parti à la prudence en misant plutôt sur la stabilité et la responsabilité ( voir encadrés).
Après avoir longtemps jeté la pierre au gouvernement libéral pour ses échecs répétés en informatique, voilà que la Coalition avenir Québec aura les coudées franches pour faire les choses à sa façon.
Mené sur cette question par l’informaticien de profession Éric Caire, le parti a bien souvent abordé la ligne dure, notamment avec le Centre de services partagés du Québec chargé entre autres d’accompagner les ministères dans l’octroi de contrats.
« Incompétence crasse », « cancre », « pas bons », « véritable farce », « sclérosé », Éric Caire n’a jamais mâché ses mots pour décrire le CSPQ et ses fonctionnaires.
FUSION ET ÉCONOMIE
Le parti propose maintenant la fusion de l’organisme avec le Dirigeant principal de l’information (DPI) pour créer une toute nouvelle entité, le Centre d’excellence en technologie de l’information du Québec (CETIQ).
Selon les calculs du cadre financier du gouvernement élu, la mesure ferait économiser 100 M$ par année à l’état et permettrait ultimement de diminuer les risques d’échecs connus par le passé.
« Tout ce monde-là s’enfarge mutuellement, avec le joyeux résultat qu’année après année, on a l’impression au gouvernement du Québec qu’il est absolument impossible de réussir un projet informatique », avait lancé le député Éric Caire, alors porte-parole en matière d’efficacité de l’administration publique, lors de l’annonce de la promesse en avril dernier.
La CAQ a aussi promis de diminuer la dépendance de Québec aux firmes externes en informatique. À titre d’exemple, 200 consultants, dont certains en Inde, ont récemment été embauchés par la SAAQ pour un projet informatique « par manque d’expertise ».
À terme, 30 % des consultants externes devront être remplacés par des employés de l’état en technologie de l’information pour « augmenter l’expertise du gouvernement », souhaite la CAQ.
HAUSSE DES SALAIRES
Une hausse des salaires est toutefois à prévoir pour que Québec cesse d’être « confiné à un rôle de club-école pour l’entreprise privée » comme l’avait déjà affirmé Éric Caire.
Au fil des ans, le nouveau gouvernement s’était aussi engagé à regrouper les 457 centres de traitement de l’information de l’état, à revoir le processus d’appel d’offres et la gestion des contrats publics ainsi qu’à diminuer les coûts d’approvisionnement.
Avec l’ensemble de ses mesures, la CAQ a promis de récupérer annuellement 800 M$.