L’emploi va mal au Québec
Depuis le début de l’année, il s’est perdu au Québec quelque 55 500 emplois à temps plein.
Cette contre-performance vient ternir la fin du règne libéral du gouvernement Couillard. D’avril 2014 à décembre 2017, son gouvernement arborait une forte création d’emplois, laissant même présager qu’il allait « facilement » dépasser les 250 000 emplois promis lors de la campagne électorale de 2014.
Malheureusement, l’année 2018 jette jusqu’à présent une douche froide sur les pronostics libéraux.
Finalement, entre son arrivée au pouvoir en avril 2014 et sa défaite du 1er octobre 2018, le gouvernement Couillard, selon les données de Statistique Canada, aura tout de même créé 202 800 emplois, dont 170 300 à temps plein et 32 500 à temps partiel.
Il s’agit de toute évidence d’une bonne performance, d’autant que le taux de chômage a grandement reculé au cours de ces quatre années et cinq mois de pouvoir libéral, passant de 7,7 % à 5,3 %.
SALUTAIRE POUR LEGAULT
La mauvaise performance des neuf premiers mois de l’année du marché québécois du travail représente, par contre, une « bonne » nouvelle pour le nouveau gouvernement de François Legault.
Convenons que ce recul met la barre de l’emploi à un niveau nettement plus bas qu’à la fin de décembre 2017.
Si à partir d’octobre on devait assister à un revirement à la hausse dans le marché du travail, le nouveau gouvernement Legault pourra laisser entendre que c’est grâce au « changement » de gouvernement.
Dans le cas contraire, si le marché de l’emploi au Québec continue de s’effriter, l’équipe Legault pourra se défendre en faisant porter, pendant quelques mois, la responsabilité de cette détérioration sur le dos du gouvernement Couillard !
LE DÉFI CAQUISTE
Peu importe les prochaines données mensuelles de l’emploi, le marché du travail représente un défi de taille pour le nouveau gouvernement caquiste.
Cependant, François Legault a prévu le coup en ne fixant aucune cible de création d’emplois sous son règne. Cela empêchera les partis d’opposition de l’évaluer sur cette base.
La seule emprise qu’il donne à ses opposants et critiques porte sur son engagement à créer des emplois payants, du genre à 25 $, 30 $, 40 $ de l’heure.
À ses yeux, notre problème est le manque d’emplois bien rémunérés dans la province.
« Ce qui est important, ce n’est pas nécessairement le nombre, c’est la qualité, la répartition », a-t-il déclaré dans une des mêlées de presse de sa campagne électorale.
Le chef caquiste s’est donné pour objectif de réduire l’écart salarial défavorable par rapport aux travailleurs de l’ontario. Les Ontariens gagnent en moyenne 79 $ de plus par semaine.
Autre problème auquel est confronté le marché québécois du travail : il y a pénurie d’employés qualifiés.
Et comme on le sait, François Legault ne compte pas sur l’immigration pour résoudre ce problème de manque de main-d’oeuvre. Il a pris l’engagement de réduire le seuil annuel d’immigration de 50 000 à 40 000, prétextant que l’immigration sous les libéraux « n’a pas fonctionné pour régler les problèmes économiques » du Québec.
Hâte de voir « MAINTENANT » ce qu’il fera pour créer des emplois payants !