Le tourisme du pot, une occasion ratée
À une dizaine de jours de la légalisation du cannabis, le Québec rate une occasion en or de se démarquer sur le plan touristique en ne permettant pas la consommation de cannabis dans les lieux publics, estime la vice-présidente des ventes du producteur Hexo.
Alors que les cafés à marijuana font depuis longtemps la réputation d’amsterdam et que les marijuana social lounges gagnent en popularité au Colorado, les touristes amateurs de pot pourraient être déçus à leur passage au Québec.
INTERDIT DANS LES LIEUX PUBLICS
La nouvelle loi interdira en effet la consommation de cannabis dans les lieux publics, qu’il s’agisse de produits à fumer ou comestibles.
« Ce sont des profits qu’on laisse sur la table », déplore Sonia Isabel, vice-présidente des ventes du producteur de cannabis HEXO.
« À Amsterdam, le tourisme est très fort, pareil au Colorado. Ici, on espère que ça va venir, mais on va certainement avoir du retard. On parle de beaucoup d’argent », dit-elle.
« Notre industrie fait beaucoup parler d’elle à l’étranger. Il y a des attentes, il va y avoir de la déception chez les touristes », dit-elle encore.
Combien ? Difficile de le savoir, parce que les offices de tourisme ne sont pas particulièrement friands de cette industrie. Tourisme Amsterdam, par exemple, ne détient aucune donnée sur les retombées financières de cette industrie.
LA SQDC OUVERTE AUX TOURISTES
Au Colorado, en 2016, 15 % des visiteurs disaient avoir participé à une « activité liée à la marijuana », selon une étude commandée par l’office du tourisme de l’état.
De plus, 5 % des touristes affirmaient que la principale raison de leur visite était la légalisation du pot, alors que 23 % soutenaient que cela avait été l’un des facteurs.
Mince consolation, il sera possible, pour les voyageurs majeurs, d’acheter du cannabis comme pourront le faire les citoyens canadiens à partir du 17 octobre, dans les succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC).