LE PATRIMOINE DE SABRATHA MENACÉ
AFP | Inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril, la cité antique de Sabratha, dans l’ouest de la Libye, porte les stigmates d’affrontements entre milices rivales, qui font craindre le pire pour le précieux héritage archéologique du pays.
Construits entre les IIE et IIIE siècles, le majestueux amphithéâtre et ses colonnes de marbre rose sont défigurés par des impacts de balles et d’obus.
Des douilles rouillées jonchent le sol près des ruines de ce qui fut l’un des joyaux de l’empire romain.
L’UNESCO a déclaré en péril la cité antique de Sabratha, et quatre autres sites libyens, en juillet 2016, justifiant sa décision par « les dommages déjà survenus et les graves menaces qui pèsent sur ces sites ».
S’étendant sur 90 hectares, avec une partie engloutie par la mer, la cité romaine de Sabratha est l’une des trois villes de l’ancienne Tripolitaine romaine, avec Oea – l’actuelle Tripoli – et Leptis Magna [ouest].
Elle est aujourd’hui à l’abandon, entourée d’herbes et de plantes sauvages asséchées par le soleil et le sel du vent marin.
Le patrimoine archéologique libyen est en « réel danger », affirme Mohamad al-chakchouki, chef du Département libyen des antiquités, un organisme public.
« Le retranchement de groupes armés à l’intérieur des sites archéologiques et les batailles qui se déroulent près ou sur les sites, dont Sabratha, constituent un danger permanent », poursuit-il.