SOUFFREZ-VOUS DE DYSPHORIE POST-COÏTALE ?
Pour un grand nombre de personnes, faire l’amour représente une des façons importantes de tirer du plaisir dans la vie. Hommes et femmes qui se retrouvent dans des conditions d’intimité telles que le désir et l’abandon à la jouissance se manifestent, expriment que cela les revitalise de la tête aux pieds. Ce flux d’énergie vitale les habite même des heures après la fin de la relation sexuelle ou de l’orgasme avec soi-même. Mais savez-vous… tous ne sont pas égaux en la matière ? Plusieurs vivent une grande tristesse ou de la mélancolie après un rapport intime : c’est la dysphorie post-coïtale. Lumières !
Vous avez peut-être déjà été témoin (ou l’avez vécu), déjà entendu qu’une femme pleure parfois après une relation sexuelle. Des chercheurs se sont récemment penchés sur le fait que des hommes peuvent également souffrir de dysphorie post-coïtale.
« Pour la première fois, des chercheurs de l’université australienne QUT ont conclu que les hommes pouvaient également souffrir de dysphorie post-coïtale. Un étudiant en médecine du nom de Joel Maczkowiack et son professeur Robert Schweitzer ont mené une “enquête internationale anonyme en ligne auprès de 1208 hommes originaires d’australie, des États-unis, du Royaume-uni, de Russie, de Nouvelle-zélande ou encore d’allemagne”. Leur article Dysphorie post-coïtale : prévalence et
corrélations chez les hommes a été publié par le International Journal of Sex & Marital Therapy […] et révèle que 41 % ont déclaré avoir déjà vécu un épisode de dysphorie post-coïtale au cours de leur vie, dont 20 % l’avaient vécu au cours des quatre semaines précédentes. Jusqu’à 4 % d’entre eux ont admis en souffrir régulièrement. Certains ont expliqué ne plus vouloir être touchés et avoir besoin d’être seuls après le sexe, d’autres ont expliqué se sentir agités, agacés et irritables. D’autres répondants ont décrit un sentiment de “vide”, “sans émotion”. »
DE QUOI S’AGIT-IL ?
Éclater en sanglots alors même que la relation sexuelle a été satisfaisante, voilà ce que vivent celles et ceux qui éprouvent de la dysphorie post-coïtale. L’acte sexuel fait donc ressortir chez eux une tristesse, une mélancolie, de l’agitation, voire même parfois une certaine colère ou agressivité.
Plusieurs facteurs seraient à l’origine de cette situation. Des chercheurs et des cliniciens évoquent le fait que l’expérience sexuelle plonge celle ou celui qui la vit dans un état de vulnérabilité et d’abandon (dans le sens de lâcher prise), ce qui peut provoquer de façon inconsciente des sentiments se rapprochant à la fois de la peur, mais également d’un trop-plein émotif. L’état de la relation de couple, l’état d’être de la personne ainsi que les influences de son quotidien ou de son vécu peuvent contribuer à la dysphorie post-coïtale occasionnelle.
Il arrive également que la dysphorie post-coïtale soit en lien avec un passé d’abus sexuel, de détresse psychologique ou encore de dysfonctionnement sexuel. Le facteur affectif et psychologique est sans aucun doute très important, mais certains facteurs biologiques ne doivent pas être écartés selon plusieurs chercheurs. En effet, certains scientifiques croient que la prolactine (hormone sécrétée par la femme, mais également par l’homme en petite quantité) peut occasionner de l’anxiété et un sentiment de tristesse même après un rapport sexuel consenti. Alors que d’autres indiquent un déséquilibre hormonal – notamment l’endorphine (responsable du bonheur et du bien-être) qui devrait être sécrétée par le cerveau après une relation sexuelle, qui ne l’est pas chez certaines personnes.
Quoi qu’il en soit, si vous avez le sentiment que vos rapports sexuels sont troublants ou troublés et que vos réactions vous inquiètent, je vous suggère de consulter un.e sexologue afin d’en parler et de voir ce qui peut être fait pour améliorer la situation.
Pour que vos relations sexuelles et intimes soient non seulement agréables, mais satisfaisantes et épanouissantes, et ce, pour toutes les parties impliquées !