Un défilé coup-de-poing
Manifeste de la Jeune-fille aborde la quête du bonheur et donne envie de se mobiliser
Isabelle Vincent aime Québec. Quatre ans après avoir joué dans La famille se crée en copulant, la comédienne est de retour pour une dizaine de jours avec Manifeste de la JeuneFille.
La comédienne prévoit aller visiter le Pavillon Pierre Lassonde du Musée national des Beaux-arts du Québec, qu’elle n’a pas encore vu, aller voir l’exposition Les Automatistes en trois temps, qui réunit des oeuvres de sept artistes signataires du Refus global, lire, marcher et aller à la découverte de nouveaux restaurants.
« Je ne dis pas ça par flagornerie, mais j’aime ça venir jouer à Québec. Je viens chaque fois que je peux », a-t-elle assuré, lors d’un entretien.
Présenté à l’espace Go à Montréal, en janvier et février 2017, Manifeste de la JeuneFille part sur la route et s’arrêtera, à partir de mardi, au Théâtre Périscope, pour dix représentations. Écrite et mise en scène par Olivier Choinière, la pièce expose, à travers sept jeunes filles et sous forme de défilé de mode, la superficialité de la société d’aujourd’hui. Isabelle Vincent se souvient de sa réaction, lorsqu’elle a vu le spectacle, à l’hiver 2017. Une oeuvre qu’elle a qualifiée de coup de poing. « J’étais vraiment choquée. Tout ce que les personnages disaient, je l’ai déjà pensé », a-t-elle laissé tomber.
BRISER LES CONVENTIONS
La comédienne n’avait aucune idée à ce moment qu’elle jouerait un jour dans cette création. Lorsque Olivier Choinière l’a approchée pour être de cette nouvelle distribution, avec Stéphane Crête, Raymond Cloutier, Muriel Dutil, Joanie Martel, Catherine Paquin-béchard et Sébastien René, elle lui a demandé où était l’espoir dans cette puissante critique du capitalisme et du néolibéralisme. « Il m’a dit que ces êtres humains ont un désir de faire évoluer la société et de changer le monde, mais qu’ils finissent tous par être récupérés par le système. Ils ne se mettent pas assez ensemble. Ils sont un peu trop concentrés sur leur nombril et ça ne marche pas », a-t-elle indiqué.
Isabelle Vincent compare Manifeste de la Jeune-fille à une symphonie constituée de neuf mouvements avec des thèmes récurrents.
« C’est un spectacle très particulier parce que les conventions vont à l’encontre de ce qu’on fait habituellement. Le focus est, normalement, à un seul endroit, mais là, comme on est des égoïstes narcissiques issus d’une société vouée à s’autodétruire, on brise constamment le quatrième mur. On est tout le temps en train de chercher le regard et l’approbation du public », a-t-elle fait remarquer.
La comédienne précise qu’il y a beaucoup d’humour à travers ce constat sombre et virulent.
« On rit beaucoup au début, et plus ça avance, plus ça va vers un rire jaunâtre. On ne sort pas de là défait, mais avec l’envie de se mobiliser », a-t-elle fait savoir.
« Être aimé, c’est gagner des vacances toutes payées. Et faire l’amour, ça fait maigrir. » – La Jeune-fille