Discours américain sur Cuba perturbé à L’ONU
La diplomate de Washington a dû appeler la sécurité
AFP | Invectives, appel à la sécurité, cris et coups portés sur les pupitres... hier, la représentante diplomatique américaine Kelley Currie a eu bien du mal à prononcer son allocution lors d’une réunion organisée à L’ONU par les États-unis sur les détenus politiques cubains, au grand dam de Cuba.
La diplomate a dû s’interrompre plusieurs fois, appeler à l’aide la sécurité pour évacuer la quinzaine de perturbateurs parmi lesquels figuraient des diplomates non identifiables. En vain.
Lors d’un point de presse impromptu, Kelley Currie a affirmé que « la plupart » des manifestants étaient « des diplomates cubains », ajoutant « n’avoir jamais vu un tel comportement » venant de diplomates au cours de sa carrière.
« COMÉDIE POLITIQUE »
« Cet événement était une comédie politique élaborée à partir de faux arguments », a dénoncé devant la presse l’ambassadrice cubaine à L’ONU, Anayansi Rodriguez Camejo. « La vérité est de notre côté », a-t-elle assuré, en dénonçant une volonté américaine d’empêcher des diplomates cubains d’accéder à la salle.
Cuba dément régulièrement détenir des prisonniers politiques, assurant n’avoir que des détenus de droit commun.
« Le gouvernement américain n’a pas l’autorité morale pour critiquer Cuba », a affirmé dans un communiqué le ministère cubain des Affaires étrangères, rejetant « la fabrication de prétextes pour maintenir et intensifier l’embargo » économique, en vigueur depuis 1962.
« CHASSE GARDÉE »
« Le département d’état des États-unis veut une fois de plus utiliser les installations des Nations unies comme sa chasse gardée », a accusé le ministère, réclamant du secrétariat général de L’ONU une enquête sur ce qui s’est passé.
La tenue de cette rencontre sur les détenus cubains avait suscité en début de semaine une vive dénonciation de Cuba.
Parmi les intervenants prévus à la réunion figuraient le secrétaire général de l’organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, et un ancien détenu politique cubain, Alejandro Gonzalez Raga, dont la présence a été dénoncée par Anayansi Rodriguez Camejo.