Le Journal de Quebec

Une légalisati­on tout en sobriété

- ÉMILIE BERGERON

OTTAWA | L’air de fête était loin de régner au Parlement au jour un de la légalisati­on du cannabis, les élus fédéraux interrogés ne se bousculant pas pour s’allumer un joint afin de célébrer.

« J’ai dit à plusieurs reprises que je ne suis pas un consommate­ur de drogues », a dit le premier ministre Justin Trudeau, ajoutant qu’il n’a aucune intention de consommer du cannabis. Plusieurs députés de toute allégeance ont tenu le même discours.

Bien que les libéraux réalisaien­t hier une promesse phare, ses élus ont joué de sobriété, rappelant les effets néfastes du pot. Plusieurs ministres ont précisé qu’un éventuel succès de la politique tant attendue ne se mesurerait que dans plusieurs mois.

MESURE DU SUCCÈS

« Le déclin dans le taux de consommati­on auprès des jeunes » sera la réelle « définition du succès » pour la ministre de la Santé Ginette Petitpas Taylor. Ses collègues et elle ont répété près d’une vingtaine de fois des variantes du mot « strict » pour qualifier l’encadremen­t du marché légal du cannabis lors d’une conférence de presse de 45 minutes.

Le succès de la légalisati­on se calculera aussi par le déplacemen­t de 50 % des profits du marché illicite de cannabis, estimé à huit milliards $, vers le marché légal. C’est ce qu’a soutenu le ministre de la Sécurité frontalièr­e et de la Réduction du crime organisé Bill Blair.

En Chambre, la légalisati­on du cannabis a été le lieu de peu d’interventi­ons des députés des partis d’opposition. Les conservate­urs ont plutôt talonné le premier ministre sur un tout autre dossier.

Certains élus croisés dans les couloirs du Parlement n’ont toutefois pas manqué de critiquer la légalisati­on du cannabis, la jugeant mal orchestrée, entre autres. Le conservate­ur Gérard Deltell était d’ailleurs vêtu tout en noir pour marquer ce « jour sombre ».

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