Cri du coeur du maire pour aider le communautaire
Régis Labeaume y voit une solution pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre
Régis Labeaume suggère à Québec et Ottawa de donner moins d’argent aux entreprises et d’investir davantage dans le communautaire afin de « réchapper » des gens inaptes à l’emploi pour lutter contre la crise de la main-d’oeuvre.
« L’heure n’est plus à développer des emplois, il faut développer de la main-d’oeuvre. Comment on fait ça ? L’immigration, ce n’est pas suffisant. On tente d’être créatifs, mais à un moment donné, il faut s’apercevoir qu’il y a des gens, chez nous, qu’on peut récupérer pour qu’ils prennent leur plein rôle dans la société », a-t-il proposé hier.
Le maire de Québec participait à une tournée d’organismes communautaires dans le quartier Saint-sauveur, organisée par Centraide. C’était la quatrième fois qu’il se prêtait à cet exercice afin de sensibiliser des gens d’affaires et de potentiels donateurs, présents par dizaines à bord de deux autobus scolaires.
Régis Labeaume a livré un vibrant plaidoyer sur l’importance du milieu communautaire à Québec lorsqu’il a pris le micro au Centre Jacques-cartier, à cheval entre le quartier Saint-sauveur et le quartier Saint-roch, invitant l’auditoire à se montrer généreux.
Il a réitéré son cri du coeur lors d’une mêlée de presse en interpellant Québec et Ottawa pour qu’ils en fassent eux aussi davantage.
UNE CRISE « NATIONALE »
« C’est le plein emploi, il va falloir être créatifs. Dans la région de Québec, on a une crise majeure de main-d’oeuvre et on est à la porte d’une crise nationale de main-d’oeuvre », a-til prévenu, n’anticipant aucune amélioration dans les années à venir.
« On donne des subventions aux entreprises, c’est correct dans certains cas, mais à un moment donné, il faut se poser la question : “Est-ce qu’on n’est pas mieux de mettre les mêmes millions dans les organismes sociaux ?” Moi, je suis rendu là », a-t-il laissé tomber.
Le maire réclame un « plan national de développement de la main-d’oeuvre » et invite les politiciens des paliers supérieurs à « faire leurs calculs », croyant dur comme fer qu’ils arriveront à la conclusion qu’un rehaussement de l’aide financière au secteur communautaire est « le meilleur investissement qu’ils peuvent faire pour les entreprises ».
« La rentabilité de ça, c’est devenu clair pour moi […] Aller chercher des ressources humaines à l’extérieur, ça coûte très cher. Pourquoi on n’investit pas chez nous pour faire en sorte d’aider des gens à se remettre debout pour qu’ils participent à l’effort économique ? », a-t-il renchéri.
CONTRIBUTION DES ORGANISMES
Le président du CA de Centraide à Québec, Marc De Koninck, a salué l’engagement du maire et imploré à son tour les donateurs, vantant la contribution des organismes qui font une réelle différence sur le terrain pour aider les personnes marginalisées à réintégrer le marché du travail.
« Le plus grand préjugé à l’endroit de la pauvreté et de l’exclusion, c’est que les gens ne veulent pas travailler », a-t-il déploré.
« FAITES LE CALCUL ! ON EST-TU MIEUX DE DONNER DES MILLIONS $ À DES ENTREPRISES OU DES MILLIONS $ DANS LES SERVICES SOCIAUX POUR REMETTRE LE MONDE DEBOUT POUR QU’ILS PARTICIPENT À L’ÉCONOMIE ? » – Le maire de Québec, Régis Labeaume, qui interpelle les ministres « économiques » à Québec et Ottawa