Le Journal de Quebec

Cri du coeur du maire pour aider le communauta­ire

Régis Labeaume y voit une solution pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Régis Labeaume suggère à Québec et Ottawa de donner moins d’argent aux entreprise­s et d’investir davantage dans le communauta­ire afin de « réchapper » des gens inaptes à l’emploi pour lutter contre la crise de la main-d’oeuvre.

« L’heure n’est plus à développer des emplois, il faut développer de la main-d’oeuvre. Comment on fait ça ? L’immigratio­n, ce n’est pas suffisant. On tente d’être créatifs, mais à un moment donné, il faut s’apercevoir qu’il y a des gens, chez nous, qu’on peut récupérer pour qu’ils prennent leur plein rôle dans la société », a-t-il proposé hier.

Le maire de Québec participai­t à une tournée d’organismes communauta­ires dans le quartier Saint-sauveur, organisée par Centraide. C’était la quatrième fois qu’il se prêtait à cet exercice afin de sensibilis­er des gens d’affaires et de potentiels donateurs, présents par dizaines à bord de deux autobus scolaires.

Régis Labeaume a livré un vibrant plaidoyer sur l’importance du milieu communauta­ire à Québec lorsqu’il a pris le micro au Centre Jacques-cartier, à cheval entre le quartier Saint-sauveur et le quartier Saint-roch, invitant l’auditoire à se montrer généreux.

Il a réitéré son cri du coeur lors d’une mêlée de presse en interpella­nt Québec et Ottawa pour qu’ils en fassent eux aussi davantage.

UNE CRISE « NATIONALE »

« C’est le plein emploi, il va falloir être créatifs. Dans la région de Québec, on a une crise majeure de main-d’oeuvre et on est à la porte d’une crise nationale de main-d’oeuvre », a-til prévenu, n’anticipant aucune améliorati­on dans les années à venir.

« On donne des subvention­s aux entreprise­s, c’est correct dans certains cas, mais à un moment donné, il faut se poser la question : “Est-ce qu’on n’est pas mieux de mettre les mêmes millions dans les organismes sociaux ?” Moi, je suis rendu là », a-t-il laissé tomber.

Le maire réclame un « plan national de développem­ent de la main-d’oeuvre » et invite les politicien­s des paliers supérieurs à « faire leurs calculs », croyant dur comme fer qu’ils arriveront à la conclusion qu’un rehausseme­nt de l’aide financière au secteur communauta­ire est « le meilleur investisse­ment qu’ils peuvent faire pour les entreprise­s ».

« La rentabilit­é de ça, c’est devenu clair pour moi […] Aller chercher des ressources humaines à l’extérieur, ça coûte très cher. Pourquoi on n’investit pas chez nous pour faire en sorte d’aider des gens à se remettre debout pour qu’ils participen­t à l’effort économique ? », a-t-il renchéri.

CONTRIBUTI­ON DES ORGANISMES

Le président du CA de Centraide à Québec, Marc De Koninck, a salué l’engagement du maire et imploré à son tour les donateurs, vantant la contributi­on des organismes qui font une réelle différence sur le terrain pour aider les personnes marginalis­ées à réintégrer le marché du travail.

« Le plus grand préjugé à l’endroit de la pauvreté et de l’exclusion, c’est que les gens ne veulent pas travailler », a-t-il déploré.

« FAITES LE CALCUL ! ON EST-TU MIEUX DE DONNER DES MILLIONS $ À DES ENTREPRISE­S OU DES MILLIONS $ DANS LES SERVICES SOCIAUX POUR REMETTRE LE MONDE DEBOUT POUR QU’ILS PARTICIPEN­T À L’ÉCONOMIE ? » – Le maire de Québec, Régis Labeaume, qui interpelle les ministres « économique­s » à Québec et Ottawa

 ?? PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Le maire de Québec, Régis Labeaume, a participé à une tournée des organismes communauta­ires du quartier Saint-sauveur, hier, organisée par Centraide. Plusieurs dizaines de donateurs potentiels étaient présents et ont notamment fait un arrêt au Centre Jacques-cartier, un organisme qui aide les jeunes de 16 à 35 ans à prendre leur place dans la société.
PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Le maire de Québec, Régis Labeaume, a participé à une tournée des organismes communauta­ires du quartier Saint-sauveur, hier, organisée par Centraide. Plusieurs dizaines de donateurs potentiels étaient présents et ont notamment fait un arrêt au Centre Jacques-cartier, un organisme qui aide les jeunes de 16 à 35 ans à prendre leur place dans la société.

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