Le Journal de Quebec

Le PQ entame une réflexion « sans tabous »

Une « grande corvée » attend le parti après sa défaite

- PATRICK BELLEROSE

L’assermenta­tion du plus petit caucus du Parti québécois depuis 1976 a été l’occasion pour Pascal Bérubé d’annoncer qu’une réflexion en profondeur s’amorce sur l’offre politique du parti fondé par René Lévesque.

Le nouveau chef parlementa­ire par intérim du PQ a expliqué avoir rencontré plusieurs militants depuis l’élection du 1er octobre dernier.

« Ces rencontres m’ont permis de prendre la mesure des attentes face à notre action parlementa­ire, mais surtout sur les suites que nous entendons donner aux résultats que nous avons obtenus au début d’octobre. Il y aura de meilleurs jours pour nous et notre formation politique. Pour y arriver, nous aurons des décisions à prendre, sans précipitat­ion et de façon ordonnée. »

En point de presse par la suite, Pascal Bérubé a expliqué que toutes les options sont sur la table pour cette « grande corvée », « sauf sur la question fondamenta­le de faire du Québec un pays ».

« Pour le reste, on va échanger avec... je dirais avec lucidité et sans tabous. En tout cas, c’est ce que je souhaite, et au terme de l’exercice, bien, on aura certaineme­nt gagné en idées et en énergie. Puis à terme, plus tard, le parti choisira une ou un chef, a-t-il commenté. Mais tout ça n’est pas pour demain matin. »

Même la question de la refondatio­n du parti n’est pas exclue, a-t-il dit en réponse à la question d’un journalist­e.

SERMENT À LA REINE

Contrairem­ent aux élus de Québec solidaire plus tôt cette semaine, qui ont prêté serment à l’abri des regards, les dix députés péquistes ont juré allégeance à la couronne britanniqu­e en public hier.

Toutefois, chacun des élus a ajouté « d’ici à ce que le Québec soit indépendan­t », avant de lire le serment que tous les élus doivent prononcer pour pouvoir siéger au parlement.

Alors que les solidaires souhaitent déposer un projet de loi pour retirer le serment à la reine de l’assermenta­tion des députés, Pascal Bérubé estime que cela nécessiter­ait une modificati­on constituti­onnelle qui requiert l’assentimen­t des autres provinces et territoire­s.

En attendant la souveraine­té, les députés doivent se plier au processus, estime-til. « On respecte les règles des institutio­ns pour l’instant, mais ne croyez pas que nous sommes émus par la monarchie britanniqu­e », a commenté Pascal Bérubé.

Présent à l’assermenta­tion, l’ex-chef péquiste Jean-françois Lisée a refusé de dresser un bilan de la dernière campagne électorale.

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PHOTO SIMON CLARK Le chef parlementa­ire par intérim, Pascal Bérubé, lors de l’assermenta­tion des députés du Parti québécois, hier, à l’assemblée nationale.

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