Un agresseur d’enfants de 83 ans en prison pour 54 mois
Les victimes de Raymond Bellemare, qui ont été agressées sexuellement à maintes reprises lorsqu’elles étaient enfants par l’homme de 83 ans sans remords, ont vécu comme une victoire le prononcé de sa peine, hier, lorsque la juge l’a condamné à quatre ans et demi de détention.
« Enfin, c’est fini, a confié l’une des victimes au Journal, après avoir vu son agresseur prendre le chemin du pénitencier. Ça ne sera jamais assez pour ce qu’il m’a fait, mais c’est déjà ça », a affirmé, émue, celle qui a été agressée par Bellemare alors qu’elle n’avait que cinq ans.
L’accusé a été déclaré coupable par la juge Johanne Roy pour des dizaines de délits sexuels sur trois mineures, commis pendant trois décennies, soit des années 1960 à 1990. Ses victimes ont subi des attouchements sexuels. Il les a aussi forcées à des actes de fellation et de masturbation.
L’une d’elles a été victime de relations sexuelles complètes à quelques reprises. Lors d’un viol, Bellemare a usé de violence en mettant sa main sur sa bouche pour ne pas qu’elle crie, en la pénétrant violemment.
La peine que l’octogénaire a reçue est celle qui était réclamée par la poursuite.
« MA MAUDITE »
Alors qu’il se faisait menotter, hier, Bellemare a lancé un regard soutenu et méprisant à l’endroit d’une victime. « Ma maudite », a-t-on pu lire sur ses lèvres. L’accusé nie toujours ses crimes.
« Ça va avec le rapport présentenciel, qu’il nous dénigre et qu’il nous traite de noms. Ça va avec la personne qu’il est », a dit l’une des victimes au Journal. Ce même rapport concluait à un risque de récidive, malgré ses 83 ans.
La juge Roy a d’ailleurs indiqué que son âge avancé ne constituait pas un facteur pour alléger sa peine. Le seul facteur atténuant était que le retraité de Québec était sans antécédents judiciaires. Tout le reste militait en faveur d’une peine sévère.
« Les victimes seront marquées leur vie entière », a-t-elle souligné.