Riyad reconnaît que le reporter a été tué dans son consulat en Turquie
Selon le régime saoudien, une dispute aurait conduit à la mort de Jamal Khashoggi
RIYAD | (AFP) L’arabie saoudite a finalement reconnu que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi avait été tué à l’intérieur de son consulat à Istanbul, a annoncé la presse officielle saoudienne.
« Les discussions entre Jamal Khashoggi et ceux qu’il a rencontrés au consulat du royaume à Istanbul [...] ont débouché sur une rixe, ce qui a conduit à sa mort », a déclaré à l’agence l’enquête saoudienne.
En rendant publics les résultats de son enquête interne sur la disparition du journaliste, une affaire au retentissement mondial, l’arabie saoudite a annoncé simultanément le limogeage de 18 personnes, dont un haut responsable du renseignement.
« Ahmad al-assiri, vice-président du service général de renseignement, a été renvoyé de sa fonction », a indiqué l’agence SPA, citant un décret royal.
Les médias officiels ont également annoncé que le roi Salmane d’arabie saoudite avait ordonné au prince héritier Mohammed ben Salmane, dit « MBS », de restructurer les services de renseignement.
Washington s’est dit « attristé » d’apprendre la mort du journaliste, a indiqué la Maison-blanche tard hier soir.
« Nous sommes attristés d’apprendre que la mort de M. Khashoggi a été confirmée », a affirmé la porte-parole de l’exécutif américain, Sarah Sanders. « Les États-unis prennent note de l’annonce par le royaume d’arabie saoudite que l’enquête sur le sort de Jamal Khashoggi progresse et qu’il [le royaume] a entrepris des actions à l’encontre des suspects qui ont été pour l’instant identifiés », a-t-elle ajouté.
Interrogé hier, M. Trump avait prévenu « qu’il pourrait » y avoir des sanctions contre son allié, précisant alors qu’il était encore trop tôt pour tirer des conclusions.
Le secrétaire général de L’ONU, Antonio Guterres, s’est dit lui aussi « profondément troublé » par la mort du journaliste.
CRITIQUE DU POUVOIR
Critique envers le prince héritier, Jamal Khashoggi, qui vivait en exil aux ÉtatsUnis, n’avait plus reparu depuis qu’il s’était rendu au consulat à Istanbul le 2 octobre pour une démarche administrative.
Des responsables turcs affirmaient sous le couvert de l’anonymat qu’il y avait été assassiné par un commando spécialement envoyé de Riyad. Jusqu’à hier matin, la direction saoudienne avait toujours démenti être impliquée dans sa disparition.