Molson envisage de produire des boissons au cannabis à Longueuil
La nouvelle brasserie représente un investissement d’un demi-milliard de dollars
Lorsqu’elle ouvrira, en 2021, la nouvelle brasserie de Molson Coors à Longueuil sera la plus moderne de l’entreprise. Signe des temps, elle aura la capacité de produire des boissons au pot.
« Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir si ce site va produire des boissons infusées au cannabis, mais je ne l’exclus pas. Cette brasserie devra clairement être flexible pour pouvoir répondre à ce genre de demande », a déclaré hier le PDG de Molson Coors Canada, Frederic Landtmeters, à l’occasion de la première pelletée de terre sur le chantier.
Molson Coors vient de créer la coentreprise Truss avec le producteur québécois de pot Hexo afin de développer des « boissons non alcoolisées à base de cannabis ».
Molson Coors espère ainsi profiter de l’engouement pour la marijuana dans la foulée de la légalisation de la substance, et de contrer la baisse des ventes dont souffrent les grands brasseurs depuis plusieurs années.
UN DEMI-MILLIARD DE DOLLARS
La brasserie de Longueuil coûtera un demi-milliard de dollars, soit deux fois plus que celle que Molson Coors s’apprête à inaugurer près de Vancouver.
« L’ampleur de cet investissement est telle qu’il n’y a pas de comparaison possible avec aucun autre projet de l’entreprise au niveau mondial », a indiqué M. Landtmeters.
Craignant que la nouvelle brasserie emploie moins de travailleurs que celle de Montréal, des syndiqués ont manifesté hier en marge de la cérémonie.
Frederic Landtmeters n’a pas voulu s’avancer sur les niveaux d’emplois des futures installations, hier. Il a néanmoins assuré que Molson Coors tentait de relancer les ventes de la bière en bouteille, dont la production requiert davantage de main-d’oeuvre.
Longueuil a déroulé le tapis rouge pour attirer Molson sur son territoire. À la demande de l’entreprise, la Ville donnera le nom de John Molson à une rue située à proximité de la future brasserie.
L’administration municipale a aussi vendu au brasseur un terrain largement en deçà de sa valeur foncière et lui a accordé un « congé de taxes » de 15 millions $, en plus de débourser 2 millions $ pour l’obtention d’un certificat du ministère de l’environnement pour les milieux humides.
Molson profitera aussi du fait qu’il n’y a pas de taxe d’eau à Longueuil, contrairement à Montréal. Mais comme la valeur de la future brasserie sera beaucoup plus élevée que celle des installations de Montréal, l’entreprise paiera à terme plus d’impôt foncier à Longueuil, environ 5 millions $, qu’à l’heure actuelle à Montréal (2 millions $, plus environ 300 000 $ de taxe d’eau).