Le Journal de Quebec

La patate chaude d’une candidatur­e olympique

Le 13 novembre prochain, les citoyens de Calgary seront appelés à se prononcer sur une éventuelle candidatur­e en 2026 dans le cadre d’un référendum.

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Accueillir les Jeux olympiques a longuement constitué un honneur et un privilège. Ce n’est plus le cas. Le simple fait d’évoquer une potentiell­e candidatur­e olympique fait grincer des dents les contribuab­les de villes et de pays qui, jusqu’à tout récemment, rêvaient de présenter les Jeux.

On se souvient avoir vu des villes candidates redoubler d’efforts pour épater les bonzes du Comité internatio­nal olympique (CIO) lors du processus de sélection. Dorénavant, le CIO doit se tourner vers des pays qui n’affichent pas un dossier très reluisant en matière de droits de la personne pour tenir sa grande fête puisque les pays qui se battaient traditionn­ellement afin d’être retenus comme pays hôte ne songent même plus à présenter une candidatur­e.

Que s’est-il passé pour que les pays occidentau­x dirigés par des gouverneme­nts élus démocratiq­uement tournent le dos à un grand rassemblem­ent sportif offrant un rayonnemen­t sur la scène internatio­nale ?

En plus des allégation­s de corrup- tion entourant le CIO et du fait que les Jeux soient maintenant à des années-lumière de l’idéal du baron Pierre de Coubertin au moment où celui-ci a créé l’olympisme moderne, on peut résumer le malaise entourant les Jeux olympiques à une question d’argent.

Les coûts entourant l’organisati­on de Jeux olympiques, particuliè­rement les coûts liés à la sécurité, ont explosé. Si l’on ajoute à cela les sommes nécessaire­s à la constructi­on d’infrastruc­tures au goût du jour, infrastruc­tures qui sont trop souvent laissées à l’abandon une fois les Jeux terminés, aucun politicien souhaitant être réélu n’acceptera de plonger tête baissée dans une telle aventure.

PÉKIN 2022

Preuve que les villes ne se bousculent plus aux portes du CIO pour présenter les Jeux olympiques, les membres du CIO avaient à voter entre deux options pour la tenue des Jeux d’hiver de 2022. Pékin l’a emporté face à la ville kazakhe d’al- maty. C’est donc dire que la capitale chinoise accueiller­a une deuxième édition des Jeux en 14 ans, après ceux d’été de 2008.

Au départ, la ville d’oslo, en Norvège, était largement favorite pour l’emporter. Toutefois, face à des demandes du CIO jugées excessives et à la grogne populaire en raison des coûts liés à l’organisati­on des Jeux, Oslo a imité Stockholm (Suède), Lviv (Ukraine) et Cracovie (Pologne) en retirant sa candidatur­e au cours du processus.

Le CIO s’est donc retrouvé face à deux choix. Si l’on retourne 20 ans en arrière, quatre villes avaient été retenues pour le vote final afin d’organiser les Jeux d’hiver de 2002. Pour ceux de 1992, une décennie auparavant, on retrouvait sept villes en lice.

RETOUR AU CANADA EN 2026 ?

Pour les Jeux d’hiver de 2026, qui seront officielle­ment attribués en 2019, le scénario de 2022 est en train de se répéter.

Au cours des quatre derniers mois,

les villes de Sion (Suisse), Graz (Autriche), Sapporo (Japon) et Erzurum (Turquie), se sont tour à tour désistées. Il ne reste donc que Stockholm, la candidatur­e conjointe des villes italiennes de Milan et de Cortina d’ampezzo, et Calgary.

Le 13 novembre prochain, les citoyens de Calgary seront appelés à se prononcer sur une éventuelle candidatur­e dans le cadre d’un référendum. Pour l’instant, tout indique que la majorité des résidents s’opposeront à la candidatur­e.

Qui plus est, le gouverneme­nt provincial vient de confirmer qu’il ne verserait pas plus de 700 millions pour l’organisati­on de ces Jeux, dont la facture totale est estimée à 5,2 milliards. Le gouverneme­nt fédéral, qui comme le gouverneme­nt provincial tentera de se faire réélire en 2019, tarde quant à lui à annoncer ses intentions.

Calgary sera-t-elle la prochaine ville à renoncer à une candidatur­e olympique ?

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