Le grand patron de la SQDC va quitter plus rapidement que prévu
Il devait prendre sa retraite à la fin décembre après la mise sur pied du réseau
Le grand patron de la Société québécoise du cannabis (SQDC), Alain Brunet, quittera ses fonctions au cours des prochains jours.
L’ancien président-directeur général de la Société des alcools du Québec (SAQ) dirigeait les destinées de la SQDC depuis la fin du mois de juin.
Alain Brunet avait prévu de mettre sur pied le réseau de magasins et de distribution de la SQDC avant de prendre sa retraite à la fin du mois de décembre 2018.
Or, tout indique que son passage à la SQDC aura été plus court que prévu.
PAS PRÉCIPITÉ
« Il n’y a rien de précipité dans cette annonce. C’était prévu que M. Brunet quitte après avoir mis sur pied la SQDC », a indiqué hier au Journal un porte-parole de la SQDC, Mathieu Gaudreault.
Son successeur à la tête de la SQDC devrait être nommé prochainement.
Arrivé à la SAQ il y a plus de 37 ans, Alain Brunet a gravi les échelons un à un avant d’être nommé PDG de la société d’état en janvier 2014 par le gouvernement péquiste de Pauline Marois.
Son mandat de cinq ans se terminait en décembre prochain.
Depuis le 26 juin dernier, il pilotait la mise en service de la nouvelle filiale de la SAQ, la SQDC.
L’an dernier, Alain Brunet a obtenu une rémunération totale de 482 660 $ à titre de PDG de la SAQ.
DÉPART CHAOTIQUE
Les nombreuses ruptures de stock et le manque de produits sur les tablettes des magasins de la SQDC observés ces derniers jours ne seraient pas étrangers à son départ rapide, murmure-t-on en coulisses.
La direction de la SQDC avait pourtant laissé entendre la semaine dernière qu’elle s’était préparée à une forte affluence en vue de la légalisation du cannabis, en signant d’importants contrats avec de gros producteurs.
Plusieurs analystes avaient pourtant prédit une rupture significative des stocks de cannabis partout au pays dès les premiers jours de la légalisation.
Le producteur ontarien Aphria, fournisseur de la SQDC, a laissé entendre au cours des dernières semaines que les consommateurs canadiens allaient se heurter à des pénuries dans les premiers mois du marché légal.
« Il y aura des pénuries de produits dans les premières phases de la consommation. Le pipeline ne sera pas plein », a prévenu la semaine dernière le PDG d’aphria, Vic Neufeld.
Selon l’institut C.D. Howe, la production de cannabis au pays ne pourra répondre qu’à seulement 38 % de la demande au cours des 12 prochains mois.
La production de cannabis devrait atteindre les 210 000 kilos cette année, alors que la demande sera de 610 000 kilos, selon l’estimation de l’institut C.D. Howe.