Les rapports d’enquête de la RAMQ seront publics
La nouvelle ministre de la Santé plaide la « transparence »
Le gouvernement Legault s’engage à rendre publics et nominatifs les rapports d’enquête de la Régie de l’assurance maladie du Québec qui blâment des professionnels de la santé.
« Nous sommes le gouvernement de la transparence. C’est fini la culture du secret telle qu’on l’a vécue avec le gouvernement libéral », a indiqué la ministre de la Santé, Danielle Mccann, hier, lors d’une mêlée de presse.
Notre Bureau d’enquête révélait hier que la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a décidé de garder secrets ses rapports qui faisaient état de possibles fraudes commises par des professionnels de la santé, notamment en faisant de fausses réclamations.
Malgré une demande d’accès à l’information et des mois d’attente, la RAMQ a toujours refusé de transmettre l’entièreté des rapports à notre Bureau d’enquête, prétextant notamment qu’elle s’exposait à des poursuites si elle le faisait.
Hier, la ministre Mccann a promis que son gouvernement légiférerait pour que ces rapports nominatifs soient rendus publics. Elle a promis d’y « travailler très rapidement ».
La RAMQ ne s’expose-t-elle pas à des poursuites si elle rend publics ces rapports, comme elle le prétend ?
« On va tout évaluer, mais pour nous, c’est la transparence qui est importante », a-t-elle affirmé.
TROP LENT
Pour sa part, le député péquiste Sylvain Gaudreault croit que la ministre doit interpeller directement le directeur général de la RAMQ et ne pas attendre l’adoption d’un projet de loi pour agir.
« Le gouvernement doit donner une consigne immédiate pour qu’il y ait une reddition de compte et de transparence. Je comprends que la ministre veut modifier la loi, mais là, on ne modifiera pas la loi avec Noël », a indiqué M. Gaudreault, en entrevue à l’agence QMI.
« Moi, si j’étais ministre de la Santé, j’appellerais le PDG de la RAMQ, je lui demanderais d’expliquer la situation et d’agir. Entre ne rien donner [comme information] et tout donner, il y a une marge de manoeuvre », a-t-il ajouté.
Selon lui, le fait que les professionnels de la santé puissent avoir commis des fraudes sans risquer d’accusations criminelles « donne l’impression qu’ils sont dans une classe à part ».
— Avec la collaboration de Patrick Bellerose