Le futur PDG d’airbus rencontrera le nouveau ministre Fitzgibbon
Le géant européen ne prévoit pas que l’a220 soit rentable avant « des années »
Le Français Guillaume Faury, qui prendra les commandes d’airbus en avril, profitera de son passage au Québec, cette semaine, pour faire connaissance avec le nouveau gouvernement caquiste.
Actuellement président de la division des avions commerciaux d’airbus, M. Faury rencontrera le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, qui est en poste depuis moins d’une semaine.
Le tête-à-tête avec M. Fitzgibbon sera l’occasion de « se comprendre » et de « faire grandir le partenariat » qui lie Québec, Bombardier et Airbus pour la gamme d’avions A220, a déclaré hier Guillaume Faury aux médias.
Lorsqu’il était dans l’opposition, le premier ministre François Legault a déploré que le gouvernement Couillard ait investi 1,3 milliard $ pour acquérir 49,5 % du programme C Series sans demander de « garanties » à Bombardier.
Il y a un an, Airbus a annoncé la prise de contrôle de la C Series pour 0 $ et la par- ticipation de Québec dans le programme a fondu à 16,4 %.
Les avions ont été rebaptisés A220 cet été.
BAISSE « SIGNIFICATIVE » DES COÛTS
M. Faury a admis qu’il ne savait pas encore quand l’a220 allait devenir rentable. Comme les « conditions du programme » ont changé, l’objectif de 2020 fixé par Bombardier en 2015 ne tient plus.
« Il va falloir que l’avion soit profitable chaque fois qu’on en livre un dans le futur pour pouvoir retrouver une équation économique qui fonctionne, a-t-il noté. À quel moment ça va se passer ? Ça prend du temps, ça prend des années. »
Pour y arriver, il faudra « réduire de façon plutôt significative les coûts » de production, a réitéré le PDG de l’a220, Philippe Balducchi.
Airbus est aux commandes du programme d’avions depuis le 1er juillet. En plus de demander aux fournisseurs de réduire leurs prix, le constructeur doit faire pression sur eux pour qu’ils améliorent la « qualité » de leurs composants et pour qu’ils les livrent plus vite.
« Il faut une capacité d’exécution des fournisseurs qui soit meilleure que ce qu’elle est aujourd’hui, et on les aide », a insisté M. Faury.
C’est un message qu’airbus livrera à l’occasion de sa réunion annuelle des fournisseurs, qui a lieu pour la première fois à Montréal, cette semaine.
Airbus n’entend toutefois pas demander des concessions importantes aux syndiqués de l’usine de l’a220 à Mirabel. L’entreprise veut plutôt accroître la productivité en diminuant le nombre d’heures pour produire chaque appareil.
COMMANDES
Jusqu’ici, Airbus a signé deux commandes totalisant 120 appareils A220 qui avaient été principalement négociées par Bombardier.
M. Balducchi n’a pas voulu s’avancer à savoir quand sera dévoilé le premier contrat entièrement conclu par Airbus.
« Les clients commencent vraiment à regarder dans quelle mesure ce produit rentre dans leurs plans de flotte, a-t-il dit. Ce n’est pas quelque chose qui se fait en cinq minutes. »