Le Journal de Quebec

Délicat problème de famille

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Nous sommes une famille de trois soeurs. L’harmonie entre les deux plus vieilles a toujours été très étroite. Moi qui suis la plus jeune, on m’a toujours mise de côté, justement à cause de mon âge. Notre mère était proche de mes soeurs aînées, et mon père, je ne m’en cache pas, a toujours eu une préférence pour moi.

Toujours est-il que nous avons grandi un peu séparément mes soeurs et moi. Nous nous sommes mariées et nous avons eu des enfants. Tant que notre mère a vécu, on se voyait aux fêtes pour célébrer ensemble. Je vous rassure toute de suite, nos différends face à la vie, ne nous ont jamais empêchées de bien nous entendre lors de ces rares réunions familiales.

Notre mère est décédée en 2012, et mon père en a profité pour vendre sa maison et s’installer dans une résidence pour personnes autonomes où il a fait la connaissan­ce fin 2012, d’une dame dont il est devenu amoureux. Mes soeurs étaient contre cette union, et surtout contre son mariage avec cette personne, ce qu’il a par ailleurs fait quand même, puisque je lui avais donné ma bénédictio­n. Contrairem­ent à elles, je considérai­s qu’il avait le droit de prendre du bon temps pour les années qui lui restaient à vivre. Je l’ai d’ailleurs accompagné dans sa nouvelle vie de couple, ce que mes soeurs ont dédaigné de faire.

Notre père est décédé d’un cancer il y a trois mois. Je fus convoquée à la lecture de son testament, car même s’il laissait la presque totalité de ses biens à la femme qui lui a permis de traverser dans le bonheur ses dernières années de vie, il m’a fait à moi un legs de 150,000.00 $. Je fus très surprise de ça, car je ne m’y attendais pas.

Pas besoin de vous dire que mes deux soeurs ont rué dans les brancards quand elles l’ont su et m’ont accusé de lui avoir léché les bottes pour me faire du capital à ses yeux, alors qu’il n’en est rien. Suis-je tenue, comme elles le veulent, de partager la somme en trois pour leur rendre justice ? Mon mari et mes enfants me disent que je ne leur dois rien, mais je me sens quand même mal à l’aise d’avoir été ainsi ouvertemen­t préférée par mon père. Quelle serait la meilleure attitude à adopter ? S.D.

Ce bien vous appartient en propre puisque votre père vous l’a légué. Mais pour répondre à votre question, dans l’esprit de vos soeurs, la meilleure attitude à adopter serait de partager. Mais en avez-vous envie, puisque vous êtes la seule à avoir accompagné votre père jusqu’à la fin à ce qu’il semble ? Ce geste en votre faveur en est un de remercieme­nt que vous devriez accepter sans gêne selon moi.

Ça me met en rogne quand tout le monde crie au meurtre dès que l’essence augmente. Pourtant vous remarquere­z que les autoroutes débordent de partout et que les gens, loin de rouler dans des automobile­s économique­s, roulent dans de gros véhicules énergivore­s. Quoi penser des familles de trois (un père, une mère et un enfant) qui vivent dans une maison de 700,000.00 $ avec trois salles de bain, un spa, un garage double et une piscine creusée, sans oublier le chalet pour les fins de semaine ? Les centres commerciau­x sont toujours pleins et on doit réserver dans les restaurant­s pour avoir de la place. Dans les 7 Tim Horton autour de chez moi, c’est la queue tout le temps. En conclusion, la vie est-elle si dispendieu­se qu’on le dit ? M.R.

Oui elle est dispendieu­se la vie puisqu’on est tous plus ou moins embarqués dans la société de consommati­on qui mène le monde. Mais comment faire pour s’en retirer ? Ça, ça relève de la conscience que chacun a de manquer de retenue en cette matière. Très beau sujet de discussion.

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