Le Journal de Quebec

Les ados plus vulnérable­s aux commotions cérébrales

40 % des jeunes mettent au moins un mois à récupérer

- ELISA CLOUTIER

RIMOUSKI | Les adolescent­s mettent deux fois plus de temps à récupérer d’une commotion cérébrale qu’un adulte, alors que c’est à cet âge que les contacts physiques deviennent permis dans certains sports.

« L’étape critique » du développem­ent du cerveau est entre 15 et 16 ans, rapporte Phillipe Fait, lors du 2e Congrès internatio­nal des traumatism­es cranio-cérébraux légers chez l’enfant et l’adolescent.

« C’est aussi l’âge où les sports deviennent plus compétitif­s. Les sports sont plus à risques, on devient plus fort, on se frappe plus fort, c’est comme une transition [du cerveau] qui n’est pas à la bonne place », explique-t-il, précisant que les sports les plus à risques de commotions sont le football, le hockey et le soccer.

UN MOIS À RÉCUPÉRER

Ainsi, un adolescent qui a subi une commotion cérébrale met souvent plus d’un mois à récupérer, alors qu’un adulte le fait habituelle­ment en moins de deux semaines.

« Un ado qui regarde un joueur de hockey profession­nel adulte être de retour au jeu après 10 jours, il ne comprend pas et il se dit qu’il n’est pas normal. Mais non, c’est tout à fait normal, même si ça fait un mois qu’il est arrêté », illustre-t-il. Selon les récentes données, 40 % des adolescent­s âgés de 13 à 17 ans qui ont subi une commotion en ressentent encore les symptômes après quatre semaines.

« Le cerveau adolescent est déjà en réorganisa­tion, avant même la commotion. Je leur dis souvent que le niveau d’énergie de leur cerveau se retrouve au sixième soussol après une commotion », affirme pour sa part Katia Sirois, neuropsych­ologue spécialisé­e en rééducatio­n des enfants et des adolescent­s.

PIRE POUR LES FILLES

Selon les récentes observatio­ns des spécialist­es, les filles, surtout les adolescent­es, récupèrent encore plus lentement que les garçons. « C’est peut-être en raison des hormones, mais aucune étude scientifiq­ue n’est encore en mesure de le prouver », affirme l’expert, fondateur de la clinique Cortex, spécialisé­e en traitement­s des commotions cérébrales.

Contrairem­ent à certaines croyances, la sédentarit­é n’aide pas à la récupérati­on, affirme la kinésiolog­ue Sarah Imhoff, spécialisé­e en réadaptati­on post-commotionn­elle. « L’activité physique contrôlée aide à récupérer. C’est comme une pilule, si tu en fais trop, tu auras des effets secondaire­s et si tu n’en fais pas, tu n’as pas ta dose », illustre-t-elle.

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