Washington va déployer 800 militaires à la frontière
Au Mexique, la « caravane » de migrants continue d’avancer vers les États-unis
MAPASTEPEC | (AFP) Malgré la fatigue croissante, les migrants honduriens continuaient hier leur périple depuis Mapastepec, dans le sud du Mexique, en direction des États-unis, qui s’apprêtent à déployer 800 militaires à la frontière pour les stopper.
Ces milliers de Honduriens, qui fuient la violence et la misère dans leur pays, sont partis à l’aube de cette localité de l’état du Chiapas (sud) en direction de Pijijiapan, une ville de 50 000 habitants, située à environ sept heures de marche.
La « caravane » doit encore parcourir plus de 3000 km pour atteindre la frontière des États-unis, ce qui devrait lui prendre environ un mois et demi, selon leurs calculs.
La majorité des migrants progressent à pied sur un trajet qui longe la côte Pacifique mexicaine, certains portant des enfants sur les épaules, quelques- uns même en fauteuil roulant. Quand ils le peuvent, certains migrants montent sur des camions ou des motos-taxis pour s’épargner quelques kilomètres d’efforts.
« J’ai besoin de me faire opérer, je veux le faire aux États-unis, car dans mon pays personne ne m’aide », confie Sergio Caceres, 40 ans, dans un fauteuil roulant que pousse un ami rencontré dans la caravane. Il espère retrouver de l’autre côté de la frontière deux soeurs qui lui envoient régulièrement de l’argent pour subsister.
7000 PERSONNES
L’ONU estime qu’environ 7000 personnes font partie de la caravane qui a quitté le 13 octobre le Honduras. Les migrants progressent en masse pour des raisons de sécurité sur un périple qu’ils savent dangereux.
« Nous savons que ce pays est dangereux, mais au Honduras, c’est encore pire, ils tuent pour rien », explique José Anibal Mejia, 27 ans. « Tous les Honduriens qui sont ici veulent vivre le rêve américain », dit-il.
TRUMP FURIEUX
En pleine campagne pour les élections législatives de mi-mandat, le président américain Donald Trump tempête depuis plusieurs jours contre ces migrants, dénonçant un « assaut ».
Le Pentagone doit déployer 800 militaires à la frontière avec le Mexique, pour apporter un soutien logistique, ont indiqué hier deux responsables américains.
Ces troupes de l’armée régulière, qui pourraient être envoyées depuis plusieurs bases militaires du pays, viendront renforcer les plus de 2000 réservistes de la Garde nationale déjà sur place.
« Les lois adoptées par les démocrates font qu’il est difficile pour nous de stopper des gens à la frontière », a tweeté hier Donald Trump. « J’envoie l’armée pour cette urgence nationale. Ils seront stoppés ! » a-t-il ajouté.