Le Journal de Quebec

Un milliardai­re accusé de harcèlemen­t sexuel

Le scandale a provoqué l’indignatio­n au Royaume-uni

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LONDRES | (AFP) L’identité d’un richissime homme d’affaires britanniqu­e qui avait réussi à étouffer les accusation­s de harcèlemen­t sexuel portées contre lui a été révélée hier par un membre du parlement, usant de son privilège parlementa­ire pour enfreindre l’impératif de silence décidé par la justice.

Il s’agit de Philip Green, un milliardai­re à la tête d’un empire de la grande distributi­on et de la mode, incluant l’enseigne Top Shop, a révélé Peter Hain devant la chambre des Lords, expliquant qu’il avait été approché par une personne « étroitemen­t impliquée » dans l’affaire.

Le lord a estimé qu’il était de son « devoir » et « dans l’intérêt du public » de révéler son identité, alors que Philip Green a « dépensé des sommes substantie­lles pour cacher la vérité sur des actes répétés de harcèlemen­t sexuel, de racisme et de harcèlemen­t ».

INDIGNATIO­N

L’impératif de silence a en effet été opposé par la justice au quotidien conservate­ur Daily Telegraph, l’empêchant de publier l’identité du mis en cause, ce qui avait provoqué l’indignatio­n dans le pays, bon nombre y voyant un passe-droit permettant aux riches d’échapper à un scandale, dans le sillage du mouvement #Metoo.

« Le scandale britanniqu­e #Metoo qui ne peut être révélé », avait titré mercredi à sa une le quotidien, déplorant, au terme de huit mois d’enquête, d’être empêché par une décision de justice de dévoiler les accusation­s portées contre l’homme d’affaires, émanant notamment de plusieurs de ses employés.

La Cour d’appel, saisie par l’armée d’avocats du milliardai­re, avait stoppé temporaire­ment la publicatio­n de l’article dans l’attente d’un procès. Elle estimait que les informatio­ns publiées provenaien­t notamment d’accords de confidenti­alité signés par cinq employés avec l’homme d’affaires, ayant donné lieu à des versements d’argent « substantie­ls » et prévalant sur la liberté d’informer.

DÉMENTIES

Hier, M. Green a rejeté les accusation­s de racisme et de harcèlemen­t sexuel portées contre lui.

« Je nie catégoriqu­ement les allégation­s suggérant que je me suis rendu coupable de comporteme­nts illégaux », a déclaré dans un communiqué Philip Green, dirigeant du groupe Arcadia, qui emploie plus de 20 000 personnes dans le secteur de la grande distributi­on et de la mode.

Il a précisé que « dans certains cas », ces plaintes pouvaient être réglées par des accords « confidenti­els, qui ne peuvent donc être commentés ».

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