Le Journal de Quebec

Laliberté veut que l’état l’aide à faire du Québec un pôle créatif mondial

Le cofondateu­r du Cirque du Soleil se relancera aussi dans les spectacles

- SYLVAIN LAROCQUE

Le milliardai­re Guy Laliberté fait appel aux gouverneme­nts et au milieu des affaires pour soutenir son nouveau « hub créatif », Zú, dont l’objectif est de faire en sorte que le Québec profite pleinement de la prochaine vague de création technologi­que.

Plus de trois ans après avoir vendu le Cirque du Soleil aux groupes chinois Fosun et américain TPG pour plus d’un milliard de dollars, M. Laliberté a convoqué hier les journalist­es à la Maison Alcan, à Montréal. Acquis en 2016 pour 54 millions $, le vaste complexe immobilier est le siège du nouveau holding de l’entreprene­ur, Lune Rouge.

Il a investi dans de nombreux domaines au cours des dernières années, mais sa priorité actuelle, c’est de faire de Montréal une capitale mondiale du contenu créatif déployé à l’aide de nouvelles technologi­es comme l’intelligen­ce artificiel­le et la réalité augmentée.

« Il y a un train qui passe, a-t-il expliqué. On a de trois à cinq ans pour que le Québec se positionne comme un joueur majeur à l’échelle internatio­nale. Ailleurs, les gens essaient aussi de s’organiser, mais ils n’ont pas toujours le savoir-faire créatif. Souvent, ils ont plus d’argent que nous autres. Mais la créativité peut être plus agile que l’argent. »

PROPRIÉTÉ INTELLECTU­ELLE

Contrairem­ent à ce qu’on a vu dans le secteur des jeux vidéo, les Québécois devront s’assurer cette fois-ci de conserver la propriété intellectu­elle du contenu ainsi que le contrôle des entreprise­s qui le développer­ont, a martelé Guy Laliberté.

Zú sera hébergé à la Maison Alcan aux frais de Lune Rouge, mais M. Laliberté compte sur l’appui financier des gouverneme­nts, des entreprise­s et des gens d’affaires.

« Je ne peux pas le faire tout seul, a-t-il affirmé. Je n’ai pas les moyens de tout soutenir et je n’ai pas le temps non plus. Ça ne peut être qu’une collaborat­ion au niveau de notre communauté. »

Jusqu’ici, les réactions à ses sollicitat­ions « sont très, très positives », a assuré M. Laliberté.

RETOUR AUX SPECTACLES

L’homme d’affaires a par ailleurs annoncé hier qu’il allait faire un retour dans le sec- teur des spectacles avec la création d’une division « divertisse­ment » au sein de Lune Rouge.

Cette nouvelle division aura trois créneaux : des « expérience­s immersives » qui voyageront dans le monde, des « spectacles immersifs » présentés dans des amphithéât­res et des « projets spéciaux » non précisés.

Cette nouvelle entité sera complément­aire au Cirque, a insisté Guy Laliberté, qui est âgé de 59 ans.

« Le Cirque et nous, on se communique constammen­t nos initiative­s pour s’assurer qu’on n’est pas dans les mêmes platebande­s. On ne veut pas se faire concurrenc­e, on veut au contraire travailler en synergie. »

UNE FONDATION AUSSI

Dernier élément dévoilé hier : la mise sur pied prochaine de la Fondation Lune Rouge, qui financera de la recherche dans les université­s en plus de soutenir de jeunes créateurs et entreprene­urs.

M. Laliberté s’est dit préoccupé par les limites du capitalism­e à redistribu­er la richesse.

« À un moment donné, on va frapper un mur », a-t-il prévenu.

« JE NE PEUX PAS LE FAIRE TOUT SEUL. JE N’AI PAS LES MOYENS DE TOUT SOUTENIR. » – Guy Laliberté

 ?? PHOTO PIERRE-PAUL POULIN ?? Guy Laliberté, qui effectuait hier une première sortie publique depuis la vente du Cirque du Soleil, en 2015, a reçu les journalist­es à la Maison Alcan, dans le centre-ville de Montréal. Le complexe immobilier est le siège du nouveau holding de M. Laliberté, Lune Rouge.
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Guy Laliberté, qui effectuait hier une première sortie publique depuis la vente du Cirque du Soleil, en 2015, a reçu les journalist­es à la Maison Alcan, dans le centre-ville de Montréal. Le complexe immobilier est le siège du nouveau holding de M. Laliberté, Lune Rouge.

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