Le Journal de Quebec

Début de guerre civile ?

- DENISE BOMBARDIER denise.bombardier@quebecorme­dia.com

Il ne faut pas oublier que les États-unis d’aujourd’hui sont nés d’une guerre civile entre le Nord antiesclav­agiste et le Sud esclavagis­te. Et ces divisions se sont poursuivie­s jusqu’à nos jours.

N’était-ce pas inévitable que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, un personnage fasciné par les dictateurs comme Kim Jong-un et Vladimir Poutine, détraque les institutio­ns, inspire tous les illuminés et les enragés pour qui la démocratie est l’ennemi à abattre.

Dieu sait que les médias sont imparfaits, que l’on peut leur reprocher leur légèreté, une arrogance, une incapacité à s’autocritiq­uer, alors que Trump critique tout un chacun. Mais la guerre que Donald Trump a déclarée aux médias, ces garde-fous de la liberté, défenseurs des démunis et des sans voix, est en train de déstabilis­er profondéme­nt la culture politique de ce grand pays.

Nous sommes encore nombreux à avoir été les témoins historique­s des exactions et des horreurs des régimes communiste­s et fascistes en Europe, tous des ennemis de la liberté de la presse. Comme de tous les régimes dictatoria­ux du monde, encore aujourd’hui, l’arabie saoudite au premier chef.

Donald Trump exècre les institutio­ns de son pays

ENNEMI NUMÉRO UN

Devant les événements de cette semaine, qui annoncent une escalade d’attaques qui risque d’être plus dangereuse que les bombes qui n’ont pas encore explosé, Trump demeure convaincu que les médias sont l’ennemi numéro un à abattre.

Le président de la plus grande démocratie au monde est en train de basculer dans le camp des assassins de la liberté. D’ailleurs, une proportion affolante d’américains sont derrière le premier dictateur potentiel de leur histoire.

Car Trump possède nombre des attributs de ceux qui sévissent à notre époque. Il exerce un pouvoir personnel. Il a restauré le népotisme à la Maison-blanche en accordant aux membres de sa famille des pouvoirs d’interventi­on directe dans les affaires de l’état.

Donald Trump exècre les institutio­ns de son pays qui, à ce jour, malgré leurs défauts, ont permis que la Constituti­on américaine triomphe et que les valeurs qui ont présidé à la création de la république perdurent.

HAINE

Donald Trump hait le Congrès américain, la CIA, le FBI. Depuis qu’il a accédé au pouvoir suprême, il a réussi à transforme­r la Cour suprême à son image et à ses préjugés.

Il hait tous les démocrates et ne cesse d’encourager ses partisans les plus déchaînés à les attaquer. N’at-il pas déclaré un jour, lors d’un de ces rassemblem­ents où il dégoupille ses grenades, qu’il paierait les frais d’avocats de ceux qui tabassent les adversaire­s de sa politique ?

Des jours sombres s’annoncent. Il est sidérant de constater que depuis son élection, l’homme a pu mentir impunément à la face du monde, insulter des personnes qui ont consacré leur vie à défendre les libertés et parler des femmes en termes dégoûtants.

Ce président fait la preuve de la fragilité de la démocratie dont il secoue les assises sous les bravos de ceux qui rêvent de la restaurati­on d’une dictature nouvelle manière sous couvert de populisme.

Le Canada est assis au propre et au figuré sur une poudrière.

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