Le Journal de Quebec

J’ai un clitoris

- MADELEINE PILOTE-CÔTÉ

La sexualité n’est pas une patate chaude. Pourtant, on se la lance comme s’il en était ainsi.

Qui doit l’enseigner aux enfants ? Les profs ? Les parents ? Le gouverneme­nt ? Leur laisser le champ libre pour qu’ils fassent euxmêmes le travail naturellem­ent ? Toutes ces réponses.

UN MALAISE GÉNÉRALISÉ

J’ai eu une mère qui, dès mon secondaire 1, rassemblai­t quelquesun­es de mes copines et nous emmenait luncher pour nous préparer à notre vie sexuelle... future. Nous écrivions toutes nos questions sur un papier et elle y répondait avec la plus grande franchise.

Puisque j’étais l’une des rares à savoir ce qu’était un clitoris à 12 ans, je me suis vite rendu compte que ce n’était pas donné à tous les parents de jouir... d’une telle aisance pour aborder la question avec leur progénitur­e. La pertinence d’implanter solidement un programme d’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge ne devrait pas être remise en question. Depuis des années, pourtant, ce projet semble subir un coït interrompu perpétuel.

CULTURE COMMUNE : UNE BASE SOLIDE

Le nouveau ministre caquiste Jean-françois Roberge devra assurer la continuati­on des projets pilotes libéraux qui visent à étendre les cours d’éducation à la sexualité dans l’ensemble des écoles québécoise­s. Nécessaire ? Absolument.

Pour les personnes qui douteraien­t encore de l’impact que ce programme pourrait avoir sur la vie sexuelle des futurs adultes qu’il vise, voici quelques pistes de réflexion. Ne trouvez-vous pas :

√ qu’il serait libérateur pour les jeunes homosexuel­s(les) de savoir qu’ils sont « normaux » ?

√ qu’il serait important que tout le monde, filles et garçons, saisisse parfaiteme­nt la notion de consenteme­nt ?

√ qu’il serait agréable de savoir que le plaisir est la base d’un échange sexuel nourrissan­t ?

En terminant, je souhaite que ce ne soit plus les infections transmises sexuelleme­nt qui voyagent à la vitesse de l’éclair, mais bien les réponses aux interrogat­ions sexuelles de notre jeunesse. C’est en fécondant les jeunes esprits que nous arriverons à faire naître une société dont l’épanouisse­ment atteindra le désir de crier « encore » !

 ??  ?? La pertinence d’implanter solidement un programme d’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge ne devrait pas être remise en question.
La pertinence d’implanter solidement un programme d’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge ne devrait pas être remise en question.

Newspapers in French

Newspapers from Canada