Bertrand Charest méritait 12 ans, selon la Couronne
Même si la Couronne concède que l’ex-entraîneur de ski Bertrand Charest aurait dû être acquitté de plusieurs crimes sexuels sur de jeunes athlètes, elle maintient que la sentence de 12 ans de pénitencier était appropriée.
« Le délinquant a abusé de la confiance de toutes les victimes et de leurs parents ; les séquelles importantes causées aux victimes […] justifient une peine sévère », affirme la Couronne dans un document déposé cette semaine à la Cour d’appel.
Pour le procureur Alexis Marcotte Bélanger, des erreurs du juge de première instance ne devraient avoir aucune incidence sur la condamnation de l’entraîneur déchu de 53 ans, présentement derrière les barreaux pour une série de crimes sexuels survenus dans les années 1990.
MINEURES
À l’époque, Charest entraînait les équipes nationales juniors féminines et Laurentienne, dont faisait entre autres partie l’athlète olympique Geneviève Simard. Charest avait alors profité de son autorité sur neuf adolescentes pour commettre ses crimes, que ce soit au Québec ou à l’extérieur du pays.
« Dans chaque cas, elles étaient des personnes mineures lorsque les activités sexuelles ont débuté », indique la Couronne.
Un premier juge avait condamné Charest à 12 ans de pénitencier sur 37 chefs d’accusation, rappelant que les « jeunes adolescentes étaient à une étape importante de leur épanouissement personnel » et que « toute leur vie adulte a été façonnée par les actes commis » par l’ex-coach.
Mécontent de cette sentence, Charest a demandé au plus haut tribunal du Québec de réduire la sentence de moitié, par le biais de ses avocats Louis Belleau et Antonio Cabral.
RIEN À CHANGER
Dans sa réplique, la Couronne reconnaît que le juge n’aurait pas dû considérer l’absence de remords de Charest comme un facteur aggravant.
« Compte tenu des nombreux autres facteurs aggravants retenus par le premier juge, l’erreur […] n’a pas eu d’incidence sur la détermination de la peine globale de 12 ans », peut-on lire dans le document de cour.
Chaque crime pris individuellement aurait pu mériter une sentence totale de 17 ans, soutient la poursuite. Mais en vertu d’un principe voulant que l’ensemble de la peine ne soit pas excessif, les 12 années d’incarcération étaient raisonnables « malgré des peines [sur chaque chef] de prime abord inappropriées ».
La date d’audience à la Cour d’appel n’a pas encore été fixée.