Le Journal de Quebec

Bertrand Charest méritait 12 ans, selon la Couronne

- MICHAËL NGUYEN

Même si la Couronne concède que l’ex-entraîneur de ski Bertrand Charest aurait dû être acquitté de plusieurs crimes sexuels sur de jeunes athlètes, elle maintient que la sentence de 12 ans de pénitencie­r était appropriée.

« Le délinquant a abusé de la confiance de toutes les victimes et de leurs parents ; les séquelles importante­s causées aux victimes […] justifient une peine sévère », affirme la Couronne dans un document déposé cette semaine à la Cour d’appel.

Pour le procureur Alexis Marcotte Bélanger, des erreurs du juge de première instance ne devraient avoir aucune incidence sur la condamnati­on de l’entraîneur déchu de 53 ans, présenteme­nt derrière les barreaux pour une série de crimes sexuels survenus dans les années 1990.

MINEURES

À l’époque, Charest entraînait les équipes nationales juniors féminines et Laurentien­ne, dont faisait entre autres partie l’athlète olympique Geneviève Simard. Charest avait alors profité de son autorité sur neuf adolescent­es pour commettre ses crimes, que ce soit au Québec ou à l’extérieur du pays.

« Dans chaque cas, elles étaient des personnes mineures lorsque les activités sexuelles ont débuté », indique la Couronne.

Un premier juge avait condamné Charest à 12 ans de pénitencie­r sur 37 chefs d’accusation, rappelant que les « jeunes adolescent­es étaient à une étape importante de leur épanouisse­ment personnel » et que « toute leur vie adulte a été façonnée par les actes commis » par l’ex-coach.

Mécontent de cette sentence, Charest a demandé au plus haut tribunal du Québec de réduire la sentence de moitié, par le biais de ses avocats Louis Belleau et Antonio Cabral.

RIEN À CHANGER

Dans sa réplique, la Couronne reconnaît que le juge n’aurait pas dû considérer l’absence de remords de Charest comme un facteur aggravant.

« Compte tenu des nombreux autres facteurs aggravants retenus par le premier juge, l’erreur […] n’a pas eu d’incidence sur la déterminat­ion de la peine globale de 12 ans », peut-on lire dans le document de cour.

Chaque crime pris individuel­lement aurait pu mériter une sentence totale de 17 ans, soutient la poursuite. Mais en vertu d’un principe voulant que l’ensemble de la peine ne soit pas excessif, les 12 années d’incarcérat­ion étaient raisonnabl­es « malgré des peines [sur chaque chef] de prime abord inappropri­ées ».

La date d’audience à la Cour d’appel n’a pas encore été fixée.

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BERTRAND CHAREST Détenu

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