Le Journal de Quebec

Ottawa veut s’attaquer aux drones

Le gouverneme­nt veut trouver un système qui intercepte­ra les appareils

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Préoccupé par la « menace réelle » des drones autour des prisons fédérales, Ottawa cherche à se doter pour une première fois d’un système pour les intercepte­r au cours de livraisons illégales de drogues et d’armes.

« C’est une excellente nouvelle, il était temps, s’est exclamé d’emblée Frédérick Lebeau, président régional du Québec pour le syndicat des agents correction­nels du Canada. Le Canada est en retard d’au moins deux ou trois ans dans ce dossier. Les drones sont plus efficaces et on voit maintenant des livraisons directemen­t à la fenêtre des cellules des détenus. »

Le 17 octobre, Services correction­nels Canada (CSC) a lancé un appel demandant aux entreprise­s canadienne­s de leur proposer des technologi­es qui permettent non seulement de détecter les drones, mais aus- si de les intercepte­r avec leurs colis illégaux lorsqu’ils s’approchent d’un pénitencie­r.

1 MILLION $

Si une idée est acceptée, Ottawa s’engage à la financer à hauteur d’environ 1 million $ pour en arriver à un prototype qui pourra être testé dans ses établissem­ents.

Au Québec, on compte six pénitencie­rs fédéraux, dont Archambaul­t, Port-cartier et Donnacona qui sont à sécurité maximale.

« L’utilisatio­n de drones est perçue comme un risque émergent en raison de leurs capacités croissante­s et de leurs coûts qui diminuent. Ils représente­nt un moyen accessible d’introduire des objets interdits dans un établissem­ent, de faire diversion ou de faire de la surveillan­ce discrète », explique CSC dans le document.

« La menace réelle ne vient pas du véhicule aérien non habité en soi, mais du contenu de la charge utile qu’il transporte », poursuit CSC.

Questionné­e à savoir quels types de technologi­e intéressai­ent le gouverneme­nt, la porte-parole Esther Mailhot a indiqué qu’il n’y avait pas encore d’attentes précises.

Pour les prisons sous la responsabi­lité de la province, plusieurs médias ont rapporté que Québec comptait aussi lancer des projets pilotes pour trouver un système anti-drone.

PLUS VISIBLES

Si SCC n’est pas capable de chiffrer le nombre d’incidents impliquant des drones dans les dernières années, le ministère admet que ces appareils sont aperçus de plus en plus autour des établissem­ents fédéraux. Ils sont notamment capables de transporte­r des drogues, de l’alcool et même des petites armes à feu.

« On voit une hausse certaine des stupéfiant­s de contreband­e dans les prisons, notamment, et il y a clairement une corrélatio­n à faire avec les drones », a réagi le M. Lebeau.

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