Ottawa veut s’attaquer aux drones
Le gouvernement veut trouver un système qui interceptera les appareils
OTTAWA | Préoccupé par la « menace réelle » des drones autour des prisons fédérales, Ottawa cherche à se doter pour une première fois d’un système pour les intercepter au cours de livraisons illégales de drogues et d’armes.
« C’est une excellente nouvelle, il était temps, s’est exclamé d’emblée Frédérick Lebeau, président régional du Québec pour le syndicat des agents correctionnels du Canada. Le Canada est en retard d’au moins deux ou trois ans dans ce dossier. Les drones sont plus efficaces et on voit maintenant des livraisons directement à la fenêtre des cellules des détenus. »
Le 17 octobre, Services correctionnels Canada (CSC) a lancé un appel demandant aux entreprises canadiennes de leur proposer des technologies qui permettent non seulement de détecter les drones, mais aus- si de les intercepter avec leurs colis illégaux lorsqu’ils s’approchent d’un pénitencier.
1 MILLION $
Si une idée est acceptée, Ottawa s’engage à la financer à hauteur d’environ 1 million $ pour en arriver à un prototype qui pourra être testé dans ses établissements.
Au Québec, on compte six pénitenciers fédéraux, dont Archambault, Port-cartier et Donnacona qui sont à sécurité maximale.
« L’utilisation de drones est perçue comme un risque émergent en raison de leurs capacités croissantes et de leurs coûts qui diminuent. Ils représentent un moyen accessible d’introduire des objets interdits dans un établissement, de faire diversion ou de faire de la surveillance discrète », explique CSC dans le document.
« La menace réelle ne vient pas du véhicule aérien non habité en soi, mais du contenu de la charge utile qu’il transporte », poursuit CSC.
Questionnée à savoir quels types de technologie intéressaient le gouvernement, la porte-parole Esther Mailhot a indiqué qu’il n’y avait pas encore d’attentes précises.
Pour les prisons sous la responsabilité de la province, plusieurs médias ont rapporté que Québec comptait aussi lancer des projets pilotes pour trouver un système anti-drone.
PLUS VISIBLES
Si SCC n’est pas capable de chiffrer le nombre d’incidents impliquant des drones dans les dernières années, le ministère admet que ces appareils sont aperçus de plus en plus autour des établissements fédéraux. Ils sont notamment capables de transporter des drogues, de l’alcool et même des petites armes à feu.
« On voit une hausse certaine des stupéfiants de contrebande dans les prisons, notamment, et il y a clairement une corrélation à faire avec les drones », a réagi le M. Lebeau.