Le Journal de Quebec

Le cancer l’entraîne dans la débâcle financière

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

À 50 ans, François reçoit un diagnostic de cancer. Très vite, il doit cesser de travailler pour tenter de combattre cette maladie très agressive. Malheureus­ement, il n’avait pas d’assurance invalidité et il commence à s’endetter.

François est travailleu­r social depuis plus de 30 ans. Bien que salarié, il ne bénéficie pas d’une assurance invalidité et, lorsqu’il quitte son emploi, il est contraint de demander des prestation­s de maladie de l’assurance-emploi. Toutefois, il n’a droit qu’à 15 semaines et il se retrouve rapidement sans ressources.

MONTAGNE INFRANCHIS­SABLE

Gravement malade, François ne peut retourner au travail. Il fait donc une demande d’aide sociale, ce qui lui permet de toucher 947 $ par mois. À cela s’ajoutent environ 100 $ de TPS/TVQ, soit un maigre 1048 $ au total pour faire face à toutes ses dépenses mensuelles. Il doit donc utiliser ses cartes de crédit pour payer ses factures d’électricit­é et de téléphone, son épicerie, ainsi que le stationnem­ent de l’hôpital où il reçoit ses traitement­s.

« Au bout de deux ans, François n’en pouvait plus et il est venu nous consulter. Il avait accumulé pour 14 600 $ de dettes et ne savait plus comment s’en sortir », explique Émilie Nadon, syndique autorisée en insolvabil­ité chez Raymond Chabot.

Pour tenter de réduire ses dépenses au maximum, François a même quitté son appartemen­t pour s’installer dans une maison de chambres.

Malgré tout, il traîne encore derrière lui 11 000 $ de soldes de cartes de crédit impayés, 2000 $ de loyers encore dus à son ancien propriétai­re, ainsi que des factures d’hydro-québec et de Vidéotron (1600 $). Autant dire une montagne infranchis­sable compte tenu de ses faibles ressources.

« Nous avons conseillé à François de faire faillite, ce qui constituai­t la meilleure solution pour lui. Nous avons aussi été en mesure d’étendre les versements à effectuer sur une plus longue période », indique Émilie Nadon. Il a donc pu se libérer de ses dettes, mais malheureus­ement pas de la maladie. François est aujourd’hui décédé des suites du cancer.

ASSURANCE INVALIDITÉ

Émilie Nadon souligne que l’on devrait toujours se demander si, advenant une situation comme celle-ci, on serait capable de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

« Souscrire à une assurance invalidité qui permettrai­t de recevoir un minimum de revenus est essentiel. Mettre de l’argent de côté pour constituer un coussin financier est tout aussi important », dit-elle. Car rappelez-vous que les prestation­s de maladie de l’assurance-emploi ne dureront que quelques semaines à peine.

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