Le Journal de Quebec

Comment « s’acheter » un championna­t

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Des équipes du baseball majeur dépensent sans compter pour mettre la main sur les meilleurs joueurs

En l’absence d’un plafond salarial, une ligue sportive peutelle véritablem­ent aspirer à la parité ?

La Série mondiale que se disputent présenteme­nt les Red Sox de Boston et les Dodgers de Los Angeles offre bien peu d’espoir aux équipes évoluant dans de plus petits marchés ou ayant des moyens financiers plus limités.

Bien que les Athletics d’oakland aient réussi à décrocher un laissez-passer comme meilleur deuxième cette saison malgré le fait qu’ils disposent de la troisième plus petite masse salariale du baseball majeur, ou qu’une équipe comme les Royals de Kansas City ait participé à deux Séries mondiales consécutiv­es il y a quelques années, en remportant même une, la réalité demeure que les équipes à gros budget sont favorisées.

BEAUCOUP D’ARGENT

La raison est fort simple. Les équipes qui peuvent se permettre de dépenser sans compter ont l’occasion de mettre la main sur les meilleurs joueurs disponible­s durant la saison morte.

Par exemple, les Red Sox ont mis l’agent libre David Price sous contrat il y a deux ans à raison de 30 millions de dollars par année. L’hiver dernier, les Yankees de New York ont acquis Giancarlo Stanton, qui touche 25 millions $ annuelleme­nt, des Marlins de Miami.

Et lorsque ces équipes estiment qu’elles ont besoin de renfort en vue des séries, elles transigent durant la saison. Ainsi, cet été, Manny Machado (16 millions $) et Andrew Mccutchen (14,75 millions $) sont respective­ment passés aux Dodgers et aux Yankees.

On se retrouve par conséquent avec des équipes comme les Red Sox, les Yankees, les Dodgers, les Cubs de Chicago, les Giants de San Francisco et les Cardinals de St. Louis dans la course année après année.

Les deux équipes présenteme­nt en finale, les Red Sox et les Dodgers, sont les équipes venant au premier et au troisième rang au chapitre de la masse salariale. Chez les Red Sox, les lanceurs partants David Price, Chris Sale et Rick Porcello de même que le releveur numéro un Craig Kimbrel gagnent à eux seuls plus que la totalité des joueurs des Rays de Tampa Bay et des White Sox de Chicago.

MASSE SALARIALE

Avec ou sans plafond salarial, la capacité d’attirer les meilleurs agents libres et les moyens financiers à la dispositio­n d’une équipe ne constituen­t pas automatiqu­ement un gage de succès.

Les meilleures organisati­ons ne sont pas toujours celles qui dépensent le plus, mais bien celles qui sont gérées de manière exemplaire, tant au niveau du propriétai­re, du directeur général que du personnel d’entraîneur­s.

Dans la NFL, la ligue revoit constammen­t ses règles afin d’assurer la parité. Malgré tout, une équipe réglée au quart de tour comme les Patriots de la Nouvelle-angleterre continue de défier toute logique pendant que les Browns de Cleveland et les Jets de New York, entre autres, baignent dans la médiocrité.

Au hockey, où l’on vise aussi la parité, avant la victoire des Capitals de Washington le printemps dernier, les neuf dernières conquêtes de la coupe Stanley étaient partagées entre seulement quatre équipes. Pendant ce temps, une culture perdante règne à Edmonton, à Miami, en Arizona et à Long Island, malgré les choix élevés au repêchage.

Bref, le succès d’une organisati­on dépend de plusieurs facteurs, les ressources financière­s et la saine gestion en étant les principaux, comme l’a résumé le président des Dodgers dans une entrevue avec le Wall Street Journal.

« Mieux vaut être intelligen­t que riche. Mais si vous êtes intelligen­t et riche, vous serez très difficile à battre », a déclaré Stan Kasten.

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Danny Joncas

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