Le Journal de Quebec

La peur de l’engagement me ruine la vie

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J’approche de mes 40 ans. Depuis ma première relation amoureuse, à l’âge de 17 ans, je n’ai connu que des relations de courte durée, à part une union de huit ans entre mes 25 et 32 ans. Lors de cette dernière, j’ai eu l’impression d’avoir aimé pour vrai. Pour toutes les autres, j’avais toujours le sentiment que c’était une affaire de passage.

Quand je regarde dans mon rétroviseu­r, j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps. Comme, en plus, je n’ai jamais ressenti le désir d’avoir des enfants, je me sens orpheline de famille. Si ce n’était de ma mère, qui est ma meilleure amie, je serais seule au monde.

Heureuseme­nt que j’ai une carrière intéressan­te qui me donne le sentiment de vivre pour quelque chose, sinon ce serait le vide affectif. Me sentant mal dans ma peau, malgré le désaccord de ma mère, qui prétend que c’est de l’argent gaspillé, j’ai entrepris une psychothér­apie, il y a deux mois.

Je n’ai pas assez progressé dans le nettoyage de mon passé pour comprendre mon état actuel, mais, ce qui me frappe, c’est que ma psy a commencé à mettre en lumière le fait que j’ai toujours manqué d’une volonté d’engagement dans mes relations avec les autres, que ce soit avec mes amoureux ou mes amies. Dès qu’il faut que j’entre dans une relation qui dépasse la superficia­lité, je m’éloigne.

Voilà que la semaine dernière, par hasard, j’ai revu le garçon qui fut mon compagnon pendant huit ans. Seul, lui aussi, il a proposé qu’on se revoie, ne serait-ce que pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné, alors qu’on s’aimait. C’est un fait que, les émotions qu’il a suscitées en moi à l’époque, je n’en ai plus jamais connu d’aussi fortes ensuite.

Je ne sais pas comment me comporter par rapport à sa demande. Je ne sais d’ailleurs même pas comment je me sentirais s’il me déclarait qu’il m’aime encore. Qu’est-ce qui se passe avec moi ? Suis-je un être insensible qui n’aime personne ? Une chance que j’ai ma mère!

Anonyme

Justement, votre mère, ne prendelle pas trop de place dans votre vie ? Avez-vous abordé la qualité de la re- lation entre vous deux avec votre thérapeute ? Bien honnêtemen­t, le seul conseil que je puisse vous donner est de continuer votre thérapie en vous fixant comme objectif de fouiller votre passé à fond pour déterrer ce qui vous a rendue si réfractair­e à vous laisser aller à aimer. C’est certaineme­nt une excellente façon d’investir votre argent pour votre mieux-être.

Quand la CSST coupe les coins ronds

Vous avez publié la lettre d’un gars qui avait dû retourner au travail, alors qu’il n’était pas en état de le faire parce que la CSST refusait de continuer à lui payer ses indemnisat­ions sous prétexte qu’il était prêt à recommence­r. Considéran­t son dossier médical, vous lui avez conseillé de continuer à se battre vu le risque énorme d’une récidive encore plus forte dans quelques mois.

Je suis un accidenté de la route que la SAAQ veut forcer à retourner au travail sous prétexte que je suis en état de le faire, alors que je ne le sens pas, mais pas du tout. Je veux bien me battre, mais est-ce que vous pensez que, entre des petits citoyens comme nous et de gros organismes comme la CSST et la SAAQ, la bataille est de force égale ? Ben sûr que non ! Alors, pourquoi se battre ?

Un gars ben ordinaire

Sous la plume du journalist­e Dominique Lelièvre du Journal de Québec était relatée, le 21 août dernier, l’histoire de Sony Fredette, qui fut victime d’un grave accident de la route en 2006. Un an plus tard, on le forçait à retourner travailler. Ce n’est qu’en 2014, à cause de douleurs qui ne le lâchaient pas, qu’il a entrepris une bataille qu’il a gagnée contre la SAAQ. Comme quoi David peut gagner contre Goliath.

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LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

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