Le service Helix remplacera graduellement illico chez Vidéotron
La PDG de l’entreprise trouve « aberrant » que Netflix ne soit pas taxée au Canada
Vidéotron lancera l’an prochain le service de télévision Helix, qui doit lui permettre de mieux concurrencer les géants américains du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon (GAFA).
« Ce qu’helix nous permet de faire, c’est de déployer un écosystème capable d’évoluer à grande vitesse pour concurrencer les GAFA tout en respectant notre ADN et en nous adaptant aux besoins uniques de nos clients dans leur foyer de plus en plus connecté », a déclaré hier la PDG de Vidéotron, Manon Brouillette, dans un discours au Cercle canadien de Montréal.
Basé sur la plateforme Xfinity X1 du plus gros câblodistributeur américain, Comcast, Helix est un système de télévision par internet (IPTV) qui permettra notamment d’accéder à la programmation et aux émissions enregistrées sur plusieurs appareils (télé, tablette et téléphone). Des commandes vocales donneront accès au contenu télévisuel et web en plus d’offrir la possibilité de contrôler le chauffage et l’éclairage de sa résidence.
Plus tôt cette année, Rogers a commencé à déployer au Canada anglais un service semblable, Ignite TV, qui s’appuie également sur la plateforme Xfinity X1.
FIZZ, « TRÈS DIFFÉRENT » DE VIDÉOTRON
Mme Brouillette a également souligné le lancement en mode bêta, le mois dernier, du nouveau service de téléphonie mobile et internet Fizz.
« C’est très différent du Vidéotron que vous connaissez », a-t-elle affirmé, en admettant que le développement de Fizz a représenté « tout un défi » pour l’entreprise. Pour y arriver, « on a réfléchi en mode start-up », a-t-elle précisé.
Pour la première fois au Canada, Fizz permet le transfert des données inutilisées au mois suivant ou à un autre « membre ». Les utilisateurs sont responsables d’ins- taller, de configurer et de modifier leurs comptes eux-mêmes.
APPEL À OTTAWA
Manon Brouillette a profité de l’occasion pour demander une nouvelle fois au gouvernement fédéral de taxer Netflix.
« Nous sommes malheureusement aux prises avec un système archaïque, à deux vitesses, où des entreprises comme la nôtre sont soumises à des réglementations qui sont de plus en plus contraignantes alors que d’autres, qui viennent souvent de l’étranger, bénéficient de conditions avantageuses qui n’ont pas leurs raisons d’être », a-t-elle déploré.
Mme Brouillette, qui quittera bientôt la présidence de Vidéotron, a également pressé Ottawa d’être plus exigeant envers les revendeurs de services internet et de rendre le système de redevances télé plus favorable aux canaux spécialisés.