Vivre longtemps aura un impact sur l’argent pour la retraite
Le plus grand risque que vous courrez à la retraite n’est pas tant de mourir que de vivre très longtemps! Un facteur à prendre en considération au moment de la planification.
En 1920, l’espérance de vie tournait autour de 60 ans. Aujourd’hui, elle est de plus de 80 ans pour les hommes et de près de 85 ans pour les femmes. Dans ces conditions, votre retraite pourrait durer bien plus longtemps que prévu, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur votre budget. Aurez-vous mis suffisamment d’argent de côté pour vous offrir le train de vie que vous espérez, ou devrez-vous vous serrer la ceinture ?
DES VACANCES À DURÉE INDÉTERMINÉE
Une fois à la retraite, on veut souvent se gâter un peu, en particulier dans les premières années. Voyages, sorties, achat d’une nouvelle voiture ou même d’une motocyclette, tout semble permis! On est encore en bonne forme physique, alors en veut en profiter. Ces dépenses pourraient toutefois mettre la sécurité financière de vos vieux jours en péril. Certes, à 80 ans vos dépenses en loisirs vont diminuer, mais celles reliées à votre santé vont augmenter. Sans doute vous faudra-t-il de l’aide pour entretenir votre terrain, votre maison, préparer vos repas, prendre soin de vous, etc.
« La retraite, c’est comme des vacances à durée indéterminée. Dans ces conditions, il est difficile de prévoir à quel rythme on peut dépenser », explique Daniel Laverdière, planificateur financier et directeur principal du Centre d’expertise de Gestion Privée 1859 de la Banque Nationale. Certains seront trop dépensiers et d’autres, trop économes. Comment trouver le juste équilibre ? En planifiant et en essayant de prévoir… l’imprévisible.
REPORTER LA RETRAITE
« Quand on passe à côté de l’objectif d’épargne, on le paye très longtemps… », prévient Daniel Laverdière. Il recommande donc de bien se préparer en envisageant une retraite longue durée.
Il conseille aussi d’adopter certaines stratégies pour s’assurer d’avoir le meilleur niveau de vie possible, et ce même si l’on vit longtemps. « Par exemple, on pourrait travailler quelques années de plus », dit-il, ajoutant qu’il sera probablement plus facile de rallonger sa vie active à l’âge de 65 ans, que de devoir revenir sur le marché du travail à 70 ans parce qu’on manque d’argent. Retarder la retraite a aussi pour effet de bonifier les rentes gouvernementales, d’environ 7 % par an pour la pension de la Sécurité de la vieillesse et de 8 % par an pour le Régime de rentes du Québec.
AUTRES STRATÉGIES
Une fois à la retraite, retarder le moment où vous réclamerez les rentes gouvernementales aura aussi pour effet de les bonifier. Pendant ce temps, décaissez vos FERR. « Vous devrez combler le vide avec vos épargnes pendant un certain temps, mais au moins, vous en connaissez à l’avance la durée et vous pourrez mieux planifier vos dépenses. Par la suite, les rentes gouvernementales constitueront votre filet de sécurité, et ce jusqu’à la fin de vos jours », dit Daniel Laverdière.
Il propose aussi de penser à une rente viagère. Ce produit financier mal connu et peu populaire constitue pourtant selon lui une bonne alternative. En échange d’une certaine somme, l’assureur s’engage à vous verser une rente mensuelle d’un montant prédéterminée, et ce jusqu’à votre mort. « C’est l’inverse de l’assurance-vie : au lieu de payer des primes puis de recevoir un montant, on donne un montant et ensuite on percevra une prime tous les mois », illustre le planificateur financier. Attention : une rente viagère sera plus avantageuse si on l’achète plus tard dans sa vie, à partir de 70 ans.