Le Journal de Quebec

Un hôtel qui défie les traditions d’hospitalit­é

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AFP | Il y a quelques jours encore, trouver un hôtel à al-anbar relevait de la mission impossible. Aujourd’hui, un établissem­ent vient briser les traditions tribales ancestrale­s de l’ouest irakien, où ne pas accueillir les étrangers dans sa propre maison est une « honte ».

En plein coeur de Ramadi, chef-lieu de cette province sunnite, sur un haut bâtiment aux façades éclairées de néons colorés, une enseigne rouge signale de loin le « Rose Plaza Hotel », en arabe et en anglais.

Ce projet de 80 lits, porté par un jeune homme d’affaires, a fait grand bruit dans l’immense province désertique qui borde Bagdad à l’ouest et s’étend jusqu’aux frontières de la Syrie, de la Jordanie et de l’arabie saoudite.

Mais Mohammed Kassar défend bec et ongles son projet.

« Nous sommes la province de la générosité et de l’hospitalit­é, mais ce ne serait pas sérieux qu’une province qui couvre un tiers de l’irak, donne sur trois pays et est un carrefour commercial n’ait aucun hôtel ».

LOIS ANCESTRALE­S

Al-anbar revient de loin. Longtemps bastion de l’insurrecti­on antiaméric­aine, puis prise par le groupe État islamique (EI), cela fait longtemps que la région n’a pas accueilli de touristes ou d’investisse­urs en voyage d’affaires.

« Chaque fois que je venais ici, je dormais chez un ami et j’étais gêné de le déranger. Cet hôtel est vraiment bienvenu, il facilite la vie de tout le monde », assure cet Irakien, mèche de cheveux tombant sur le front.

Pour les habitants d’al-anbar, au-delà des jeunes couples à la recherche de romantisme, l’hôtellerie doit aussi se développer pour attirer d’autres clients, bien plus gros. Certains se prennent déjà à rêver de congrès internatio­naux ou de conférence­s économique­s.

La vie de tout le monde de cette ville d’irak est régie par les tribus et leurs lois coutumière­s ancestrale­s. La première d’entre elles dans la région est claire : on ne peut croiser aucun étranger sans l’inviter à rejoindre sa maison, toutes affaires cessantes, afin d’y manger abondammen­t et d’y dormir le temps de son séjour.

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