Un livreur en voie d’obtenir une peine de deux ans pour une «erreur de parcours»

Un accusé de 28 ans sans antécédent judiciaire, qui a commis une importante « erreur de parcours » en livrant pour un réseau de trafiquants des dizaines de milliers de comprimés de méthamphétamine, est en voie de s’en sortir avec une peine de deux ans moins un jour.

Ce genre de crime vaut habituellement une peine de trois, quatre, voire cinq ans de pénitencier, a souligné le procureur de la poursuite, Me Juan Manzano.

Mais « les circonstances vraiment particulières » du dossier d’anthony Drouin, « qui n’a pas une structure de personnalité délinquante », permettent d’en venir à une telle suggestion commune, a-t-il expliqué au juge Christian Boulet, hier.

150 000 COMPRIMÉS

En septembre 2016, Drouin a accepté de remplacer un individu pour être « le livreur d’alexandre Mathieu ».

Ce dernier, identifié comme une des têtes du réseau, a plaidé coupable et a écopé d’une peine de 9 ans.

Jusqu’à son arrestation, le 8 novembre 2016, Drouin prenait des sacs de livraison, séparait les pilules et les livrait.

Environ 150 000 comprimés de méthamphétamine lui sont attri- buables, dont 52 000 qui lui ont été saisis. Le 23 novembre, une frappe policière majeure permettait de démanteler cet important réseau.

« Ce qui me permet d’accepter cette suggestion, en bas de la fourchette des peines généralement prononcées pour des quantités importantes de drogues dures, nocives et addictives qui causent des ravages épouvantables auprès des jeunes, ce sont des facteurs personnels qui vous sont reliés et les facteurs atténuants extrêmement importants », a dit le juge.

FACTEURS ATTÉNUANTS

Son plaidoyer de culpabilité, ses remords, son absence d’antécédent judiciaire, son jeune âge et sa réhabilitation « particulièrement convaincante » — il travaille et a fait plus de 120 heures de bénévolat depuis deux ans — ont été pointés comme des facteurs atténuants par les parties.

« Il était un peu naïf, il ne savait pas trop dans quoi il s’embarquait, a dit son avocat, Me Jean-philippe Lanthier. Il a réalisé qu’il a causé du mal à la société. »

Puisque la suggestion commune est intervenue in extremis et que l’accusé n’était pas prêt à prendre le chemin des cellules, le prononcé officiel de la peine est prévu le 26 novembre.