Le Journal de Quebec

Bien dans sa peau de père à plein temps

- MARC DE FOY

GREENWICH, Connecticu­t | Martin St-louis, son épouse Heather et leurs trois garçons vivent dans le verdoyant paysage du Connecticu­t, à une cinquantai­ne de kilomètres de New York, depuis qu’il a pris sa retraite du hockey.

Il assistait à un match de soccer de son fils Lucas, le deuxième, quand il m’a donné rendez-vous.

Il lui restait du millage dans les patins quand il est rentré chez lui il y a trois ans. Il venait de connaître une saison de 21 buts et 31 mentions d’aide pour un total de 52 points en 74 matchs. C’était pas mal pour un joueur qui se dirigeait vers ses 40 ans.

Il aurait pu poursuivre, mais il a décidé de devenir père à plein temps.

« Un jour, tu te réveilles et tu t’aperçois que tu as trois gars qui jouent au hockey », raconte-t-il.

« Je n’avais pas fait beaucoup partie de leur vie jusquelà. Quand tu es athlète profession­nel, tu traverses une phase très égoïste de ta vie. Tu n’as pratiqueme­nt pas le choix d’être comme ça. Tout est centré sur toi. »

RIEN À PROUVER

St-louis s’est livré à une introspect­ion.

« Je me suis demandé ce que je pouvais aller chercher dans le hockey, dit-il.

« Les questions se succèdent dans ta tête. Qu’estce que j’aurais voulu prouver si j’avais joué une autre année ? La coupe Stanley ? Je l’avais. Une médaille d’or ? Je l’avais. De l’argent ? J’en avais suffisamme­nt.

« Quel aurait été le prix sur le plan physique ? J’étais en santé.

« La décision a été très facile à prendre, surtout en raison de l’âge. »

CHAUFFEUR ET SOIGNEUR

Aujourd’hui, il se décrit comme chauffeur, entraîneur, soigneur. « J’aime ça », affirme-t-il. « J’aime encore plus voir mes enfants jouer que lorsque je jouais moi même. »

St-louis estime qu’il est trop tôt pour savoir si ses rejetons suivront ses traces. Il sait une chose, par contre.

« Ils doivent avoir la passion », insiste-t-il.

C’est typique de lui.

QUATRE BONS CENTRES

Les succès ne sont pas l’affaire d’une seule personne. St-louis se considère privilégié d’avoir eu quatre bons joueurs de centre dans sa carrière.

Aux niveaux mineur et universita­ire, il nomme son grand ami Éric Perrin qui, à 43 ans, dispute la dernière saison de sa carrière en Finlande. Les deux ont fait vibrer les foules à l’université du Vermont.

À leurs deux premières saisons, ils ont été les deux premiers marqueurs de leur équipe devant un certain Dominique Ducharme. Eh ! oui, l’entraîneur adjoint du Canadien, avec qui St-louis a toujours gardé contact.

À Tampa, St-louis a eu Brad Richards, Vincent Lecavalier et Steven Stamkos comme joueurs de centre.

« C’étaient de bons joueurs qui me complétaie­nt bien », dit-il.

« J’ai été chanceux de les avoir. »

Les trois diront sûrement qu’ils ont été privilégié­s d’avoir Martin St-louis comme compagnon de trio.

Newspapers in French

Newspapers from Canada