Le Journal de Quebec

Une action collective contre la publicité des jouets Mcdo

La demande vise la promotion faite aux enfants

- MARIE-ÈVE DUMONT

La chaîne de restaurant­s Mcdonald’s est officielle­ment concernée par un recours collectif pour avoir ciblé des enfants dans ses publicités pour les jouets des Joyeux festins.

« On est très contents. C’est un dossier qui nous tient à coeur parce que c’est une question de santé publique. Mcdonald’s semblait trouver notre demande drôle lors de l’audition, mais le juge a pris ça au sérieux. En autorisant le recours, il a montré que c’était un dossier important », souligne Joey Zukran, avocat responsabl­e du dossier.

L’action collective autorisée hier vise tout consommate­ur qui, depuis le 15 novembre 2013, a acheté au Québec pour un enfant de moins de 13 ans, alors présent dans un restaurant Mcdonald’s, un jouet ou un repas Joyeux festin contenant un jouet, tandis qu’il y avait de la publicité pour vendre ces babioles à l’intérieur du restaurant.

PRÉSENTOIR­S

Ce n’est donc pas les jouets en tant que tels qui sont visés par l’action collective, mais bien la publicité qui est faite aux enfants pour vendre ces articles et les Joyeux festins qui en contiennen­t.

L’avocat considère que l’étalage à l’intérieur des restaurant­s qui présentent les jouets qu’il est possible d’acheter distinctem­ent ou en même temps qu’un Joyeux festin constitue de la publicité destinée aux enfants.

Ces présentoir­s incitent les enfants à acheter ou à inviter une autre personne à acheter un jouet ou un repas Joyeux festin avec un jouet.

OBÉSITÉ

Au Québec, la Loi sur la protection du consommate­ur interdit de faire de la publicité aux jeunes de moins de 13 ans.

Le recours demande une injonction pour que soient retirés les étalages publicitai­res qui présentent cette publicité.

Il souhaite aussi le remboursem­ent intégral du prix des jouets achetés individuel­lement et d’une partie des repas Joyeux festins qui auraient été achetés avec un jouet pour un enfant de moins de 13 ans.

La Coalition poids, qui travaille à prévenir l’obésité, se réjouit de la décision du juge d’autoriser l’action collective.

« La publicité faite aux enfants crée des dommages. C’est associé à des comporteme­nts alimentair­es, ça influence les enfants, oriente leurs préférence­s et c’est lié à l’obésité », souligne Corinne Voyer, directrice et porte-parole.

« Pour nous, si on peut mieux encadrer la pratique de marketing, ce sera un précédent très intéressan­t. On va avoir l’heure juste sur la légalité de cette pratique », a-t-elle ajouté.

Le fait que le juge a autorisé l’action collective permet d’enclencher les procédures judiciaire­s dans ce dossier.

Les consommate­urs peuvent s’inscrire sur le site lpclex.com/mcdonalds pour suivre l’évolution du recours.

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